Alain Finkielkraut molesté Place de la République. Il n’a pas pris la parole, il était
là, des participants à Nuit debout l’ont insulté, bousculé, lui ont craché
dessus. Les autres ont laissé faire. N’ont pas protesté, ont juste raccompagné
en dehors du cercle où la parole est libre, sauf celle d’Alain Finkielkraut. Je
ne partage pas les idées de l’essayiste mais si l’on ne laissait parler que les
gens avec qui nous sommes d’accord, le monde intellectuel deviendrait un grand
désert.
Un incident, un détail ? Non. Les socialistes font partie des démocrates
qui ne transigent pas avec la liberté de parole. Ont abandonné ce principe les
fascistes et les staliniens et ce qui fonde l’histoire de la social-démocratie est l’opposition de principe aux systèmes
totalitaires.
Cette conviction est fondée sur l’expérience. Les dissidents communistes étaient considérés
par Georges Marchais et ses sbires comme des ennemis qu’on pouvait insulter et
chahuter à la fête de l’Humanité. Une contre-expérience : Quand je porte
ma pancarte « je demande pour les prisonniers basques les droits et les
garanties qu’ils ont refusés à leurs victimes » quelques patriotes
fougueux veulent m’arracher ma pancarte et me bousculer, mais les responsables
présents interviennent toujours pour
assurer ma sécurité, ce qui est la preuve, me semble-t-il, qu’ils ont effectivement
abandonné la lutte armée au profit d’une voie démocratique.
Que quelques trublions rouges bruns empêchent la libre parole pourrait n’être
qu’un détail s’ils étaient massivement
condamnés par les militants de « nuit debout » et par les partis de
gauche. C’est loin d’être le cas. On entend les condamnations des partis de
droite. Le PS a condamné par les voix de Najat Vallaud-Belkacem et Julien Dray.
Quant aux partis extrême gauche, ils se couchent comme d’habitude devant les
excès totalitaires.
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