Aujourd’hui s’ouvre à Biarritz un « Forum pour la paix ».
Le Pays Basque serait-il en guerre ?
Il ne semble pas. L’ETA a cessé le feu depuis cinq ans. Il
reste de ce temps quelques prisonniers, leurs victimes qui se soignent, les
familles des victimes qui pleurent, des dépôts d’armes et quelques dizaines d’etarras
qui hibernent dans les Pyrénées. Pas d’attentat terroriste de l’ETA, pas d’explosion,
les soldats et les policiers qui déambulent dans les rues nous protègent des
attentats islamistes, Alors que veut dire ce curieux « Forum pour la paix » ?
On aurait compris un « Forum pour la paix » quand
le Pays Basque était vraiment en guerre, que l’ETA tuait des policiers, des
gendarmes, des élus, des intellectuels, des chanteurs, que les élus devaient se
promener avec des gardes du corps. Alors, oui, à ce moment-là, on aurait
compris un Forum pour la paix. Mais à ce moment-là, il n’y a pas eu de Forum
pour la paix. Pourtant, la société basque espagnole aurait apprécié une
certaine solidarité du Pays Basque nord. Elle n’est pas venue.
Ce Forum pour la paix exprime peut-être une certaine honte de
s’être tu quand c’était nécessaire ? Pas du tout. Ce Forum pour la paix
est organisé pour que les etarras qui graissent encore quelques pétoires
rouillées dans les vallées d’Aspe puissent rendre les armes qui ont servi à assassiner Yoyès, Blanco et
huit cent trente autres victimes. Toux ceux qui se sont tus hier quand on
assassinait vont se réunir au Casino de Biarritz pour faire croire qu’ils vont
contribuer à la paix, pour effacer leur impardonnable silence d’antan.
Ce Forum pour la paix a une fonction, et une seule :
accorder une certaine légitimité aux crimes de l’ETA, affirmer qu’il faut
traiter avec respect ceux qui tué, kidnappé, torturé, éliminé, leurs
adversaires et les transformer en « prisonniers politiques ». Il faut
dialoguer avec eux par l’intermédiaire d’un « Forum pour la paix » où
aucune victime de leur guerre ne sera présente.
En ce sens, ce « Forum pour la paix » est l’écho du
silence d’hier. Quand il fallait parler, le Pays Basque français s’est tu. Il
se met à parler quand il devrait se taire.
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