vendredi 17 mars 2017

forum pour la paix?


Aujourd’hui s’ouvre à Biarritz un « Forum pour la paix ». Le Pays Basque serait-il en guerre ?

Il ne semble pas. L’ETA a cessé le feu depuis cinq ans. Il reste de ce temps quelques prisonniers, leurs victimes qui se soignent, les familles des victimes qui pleurent, des dépôts d’armes et quelques dizaines d’etarras qui hibernent dans les Pyrénées. Pas d’attentat terroriste de l’ETA, pas d’explosion, les soldats et les policiers qui déambulent dans les rues nous protègent des attentats islamistes, Alors que veut dire ce curieux « Forum pour la paix » ?

On aurait compris un « Forum pour la paix » quand le Pays Basque était vraiment en guerre, que l’ETA tuait des policiers, des gendarmes, des élus, des intellectuels, des chanteurs, que les élus devaient se promener avec des gardes du corps. Alors, oui, à ce moment-là, on aurait compris un Forum pour la paix. Mais à ce moment-là, il n’y a pas eu de Forum pour la paix. Pourtant, la société basque espagnole aurait apprécié une certaine solidarité du Pays Basque nord. Elle n’est pas venue.

Ce Forum pour la paix exprime peut-être une certaine honte de s’être tu quand c’était nécessaire ? Pas du tout. Ce Forum pour la paix est organisé pour que les etarras qui graissent encore quelques pétoires rouillées dans les vallées d’Aspe puissent rendre les armes  qui ont servi à assassiner Yoyès, Blanco et huit cent trente autres victimes. Toux ceux qui se sont tus hier quand on assassinait vont se réunir au Casino de Biarritz pour faire croire qu’ils vont contribuer à la paix, pour effacer leur impardonnable silence d’antan.

Ce Forum pour la paix a une fonction, et une seule : accorder une certaine légitimité aux crimes de l’ETA, affirmer qu’il faut traiter avec respect ceux qui tué, kidnappé, torturé, éliminé, leurs adversaires et les transformer en « prisonniers politiques ». Il faut dialoguer avec eux par l’intermédiaire d’un « Forum pour la paix » où aucune victime de leur guerre ne sera présente.

En ce sens, ce « Forum pour la paix » est l’écho du silence d’hier. Quand il fallait parler, le Pays Basque français s’est tu. Il se met à parler quand il devrait se taire.

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