Populismes
Bonne nouvelle qui nous vient des Pays-Bas. Les électeurs
hollandais ont massivement rejeté les délires mortifères de Geert Wilders. Vu d’ici, sans bien connaître,
il me semble que la vague populiste n’a pas atteint le niveau redouté parce que
la bataille a fait rage, sans concession, frontalement, avec les idées
exprimées par GW. En France, le principal parti de la droite donne tous les
jours des brevets de respectabilité au Front national. Dans des flacons
différents, la même piquette enivre le FN et les LR.
Au Pays Basque, le retrait populiste se nomme abertzale. Radicaux ou modérés, ils portent
la distinction familière entre patriotes et cosmopolites, dénoncent la
mondialisation, le poids excessif des « non-basques», demandent la
préférence nationale dans l’emploi et le logement. Ils sont aussi marqués par
le négationnisme, le refus d’examiner le bilan de la terreur de l’ETA, dont le
rappel est considéré comme une entrave au désarmement de l’organisation terroriste.
De même que la droite légitime son aile extrême, les partis
traditionnels (socialiste et LR) pensent entraver la vague nationaliste en
soutenant ses revendications : statut de la langue basque, une communauté
identitaire, une université basque de plein exercice, solidarité avec les
prisonniers condamnés pour activités terroristes qu’on qualifie de « prisonniers
politiques ».
Ce que nous enseignent les Pays-Bas est que le populisme se
combat frontalement, sans concession. Même s’il se nomme abertzale.
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