Il est des moments où nous sommes emportés par les remous de
l’actualité avec l’impuissance d’un nageur dérivant dans le ressac. Dans ce
cas, le conseil du sauveteur est formel : il ne faut pas lutter, il faut
se laisser aller, sinon, vous serez très vite épuisé par l’effort. Donc, ne
luttez pas, dérivez, soyez patient, arrivera bientôt la vague salvatrice qui
vous déposera sur la plage.
Nous y sommes. Allongés sur le sable, reprenant peu à peu
notre souffle le sang remonte au cerveau, irrigue les neurones, la réflexion
redevient possible.
Que voyons-nous ? Il y a trois France, peut-être plus,
mais trois qui font sens. Une première France qui manifeste près du Bois de
Boulogne contre la construction d’abris d’urgence pour les réfugiés et qui
manifeste à nouveau Place du Trocadéro pour soutenir un candidat dépité de ne
pas pouvoir mettre les juges au cachot. Une France bleu marine qui se rappelle
le bon vieux temps où les temples, les mosquées, les synagogues étaient
interdits et les seuls bâtiments permis étaient les châteaux et les
cathédrales. Une France moisie, gouvernée par une alliance nauséabonde, je te
donne un juge, tu me donnes un douanier. Je t’échange le Sens commun contre
Riposte laïque.
Une deuxième France qui continue de presser la Révolution de
1789 comme une orange desséchée. Une France qui s’indigne, qui se rebelle, qui
s’insoumise, qui fait battre le cœur, qui s’épuise en combats de théâtre, en
furieux assauts contre des moulins à vent.
Une troisième France qui invente, qui compte, qui dialogue,
qui discute, qui agit, qui sème. Qui s’aime.
Derrière ces France se nichent des noms, des portraits, des
tribuns. Le jeu consiste à placer les noms sur la France qui leur correspond et
ensuite de choisir.
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