Une avant-garde s’arroge le droit de
nommer. Jean-Luc Mélenchon nomme ceux qui font partie du peuple et ceux qui n’en
font pas partie : les électeurs d’Emmanuel Macron. Les marcheurs sont les
laquais du Medef et des banques, les insoumis forment le peuple. Parmi ceux qui
s’arrogent le pouvoir de nommer, les avant-gardes nationalistes sont les plus
expérimentées. Il faut d’abord frapper un grand coup, tuer un gendarme,
incendier un château, occuper un bureau de poste. La suite est familière :
font partie du peuple ceux qui approuvent l’action, ceux qui participent aux
enterrements des victimes, ceux qui manifestent pour la libération des
agresseurs emprisonnés. Ceux qui condamnent ces actions, les appellent crimes,
demandent des sanctions, ne font pas partie du peuple. Quand viendra le moment
d’établir les listes d’électeurs, il faudra bien se rappeler qui aura le droit
de vote et qui ne l’aura pas. Le peuple aura le droit de voter, les autres sont
des touristes qui n’auront pas le droit de voter.
Dénoncer le pouvoir exorbitant de ceux
qui saisissent le pouvoir de nommer, le dénoncer en permanence, ça s’appelle la
bataille des idées. « L’engagement et la persévérance des militants
abertzale a permis de remporter la bataille des idées », écrit un
responsable d’EH Baï (Mediabask, 15 juin 2017). IL poursuit : « il
suffit de jeter un coup d’œil sur les programmes de la plupart des candidats
pour s’en rendre compte ».
Jean-Luc Mélenchon, les frondeurs du
PS, le FN, ont été battus sur le terrain des idées. Au Pays Basque les
abertzale ont « remporté la bataille des idées » parce que les
principales forces politiques et sociales ne les combattent pas. Après un long
sommeil de la pensée, on se réveille comme en Corse avec un conseil territorial
nationaliste.
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