Depuis 2011, l’ETA
ne tue plus. Elle cherche à transformer la terreur qu’elle a imposée au Pays
Basque espagnol en épopée héroïque. Cette étape se nomme la bataille du récit
post-terroriste.
Au Pays Basque
espagnol, cette bataille prend la forme de manifestations populaires quand les
condamnés pour crimes sortent de prison. Ils sont accueillis comme des héros,
avec fleurs et drapeaux, danses et tambours. Les familles des victimes
demandent l’interdiction de ces humiliantes manifestations. Jusqu’ici en vain.
Non seulement les criminels ne regrettent aucun de leurs actes, mais ils les
glorifient. Les abertzale radicaux sont là pour les accueillir. Le syndicat LAB
demande leur réintégration dans leur ancien emploi. Les principaux partis de la
communauté autonome ne participent pas à ces agapes.
En revanche,
les anciens terroristes non repentis, fiers de leurs crimes, qui portent leurs
années de prison comme des stigmates, en traversant les Pyrénées, peuvent
fièrement manifester à côté des élus et des principaux partis du Pays Basque
français. A côté d’une sculpture qui symbolise leur barbarie.
En France, pas
de cérémonie pour la libération des terroristes. Mais la même dénégation :
ils ne sont pas des terroristes. Peio Irigoyen, condamné pour attentats à la
bombe, refuse d’être classé comme « terroriste » (voir sud-ouest 12 septembre). Pour les
abertzale, seuls les musulmans peuvent
être des terroristes. Un basque qui lance des bombes est un héros.
Le récit qui
justifie la terreur d’ETA est transfrontalier.
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