jeudi 13 septembre 2018

blanchissage transfrontalier


 

Depuis 2011, l’ETA ne tue plus. Elle cherche à transformer la terreur qu’elle a imposée au Pays Basque espagnol en épopée héroïque. Cette étape se nomme la bataille du récit post-terroriste.

 

Au Pays Basque espagnol, cette bataille prend la forme de manifestations populaires quand les condamnés pour crimes sortent de prison. Ils sont accueillis comme des héros, avec fleurs et drapeaux, danses et tambours. Les familles des victimes demandent l’interdiction de ces humiliantes manifestations. Jusqu’ici en vain. Non seulement les criminels ne regrettent aucun de leurs actes, mais ils les glorifient. Les abertzale radicaux sont là pour les accueillir. Le syndicat LAB demande leur réintégration dans leur ancien emploi. Les principaux partis de la communauté autonome ne participent pas à ces agapes.

 

En revanche, les anciens terroristes non repentis, fiers de leurs crimes, qui portent leurs années de prison comme des stigmates, en traversant les Pyrénées, peuvent fièrement manifester à côté des élus et des principaux partis du Pays Basque français. A côté d’une sculpture qui symbolise leur  barbarie.

 

En France, pas de cérémonie pour la libération des terroristes. Mais la même dénégation : ils ne sont pas des terroristes. Peio Irigoyen, condamné pour attentats à la bombe, refuse d’être classé comme « terroriste » (voir sud-ouest 12 septembre). Pour les abertzale, seuls les musulmans  peuvent être des terroristes. Un basque qui lance des bombes est un héros.

 

Le récit qui justifie la terreur d’ETA est transfrontalier.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire