Il faut savoir de quoi l'on parle
Si vous observez l'évolution en Allemagne et en Italie, sans parler des anciens pays de l'Est, il y a de quoi gâcher vos vacances. Plus la Russie et la Syrie. Sans parler de Trump et du Brexit. Il y a de quoi pousser de grands soupirs quand on téléphone aux amis. Ou quand on leur parle de vive voix.
Et en France, le RN est à l'affût.
Partout se constate les mêmes dangers. Le danger principal n'est pas le mouvement ouvertement xénophobe et populiste. Le danger principal réside dans le glissement régulier des partis traditionnels vers les valeurs les plus sombres. En Grande-Bretagne, le danger de repli nationaliste n'était pas chez Farage, mais dans la reprise de ses thèmes par conservateurs et une partie des travaillistes. En France, le danger principal n'est pas RN, mais le flirt poussé de LR avec les thèses du RN. Les barrages cèdent rarement sous la poussée extérieure. Ils cèdent d'abord de l'intérieur.
Cette évolution porte sur les migrants. On voit que le populisme gagne dans des pays où les migrants sont en nombre infime, peu importe, on "explique" la montée des populismes par les migrants. C'est sur ce thème que le barrage se fissure. Que les digues cèdent. Comme si on expliquait la montée du nazisme en Allemagne par la présence de Juifs. Avant même de combattre les nationalistes, il faut d'abord combattre ceux qui dans les autres familles politiques reprennent leurs thèmes. Personne n'est à l'abri. Nulle part on n'est à l'abri. Vous serez surpris du nombre de gens persuadés que la montée des néo-fascistes en Allemagne est la faute de Merkell et de sa politique migratoire.
Au pays Basque, le danger n'est pas dans les patriotes, mais dans la reprise de leurs revendications par tous les grands partis traditionnels. Vous voulez une communauté d'agglomération identitaire? LR, PS, Centristes, se précipitent tous dans les cabinets ministériels pour la demander. Vous voulez blanchir les crimes de l'ETA? Tous se pressent dans les teintureries. Vous voulez une langue officielle? Tous votent les bonnes résolutions dans les conseils municipaux et d'agglomération. Ainsi se dessine un avenir à la Corse. Et ceux qui ne sont pas d'accord se taisent.
Alors mes amis du Pays basque, ne m'en voulez pas. Je suis certain que la bataille pour sauver Marbella vaut la peine d'être menée. Je suis certain que les âpres discussions sur l'avenir du Palais sont importantes. Mais quand je vois le glissement des partis traditionnels vers le repli identitaire, avec la majorité des élus, je vous prie de ne pas m'en vouloir, mon inquiétude n'est pas mépris pour d'autres questions, mais je trouve malgré tout qu'elles ne devraient pas complètement éclipser le danger du nationalisme.
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