Ce qui est
bien dans la vie politique locale, c’est que nous connaissons, les élus, ils vous
saluent quand vous les rencontrez, ils vous
demandent comment vas-tu, puisqu’ils vous tutoient même. Ces élus de proximité,
que je connais personnellement, la plupart des conseillers de la ville, plus
une sénatrice socialiste, Frédérique Espagnac, un sénateur LR, Max Brisson, un
député Modem majorité présidentielle, Vincent Bru, ces élus donc sont prolixes
sur des sujets aussi importants que l’introduction d’un ours dans les Pyrénées
ou le manque d’un professeur de basque à la rentrée, mais se taisent sur les
sujets qui peuvent fâcher. Sur les migrants, par exemple, pas un mot. Sur la
réforme des retraites, motus et bouche cousue. Sur l’Europe, sur la PMA. Et
maintenant ce silence à proprement parler ahurissant sur la rencontre entre
Edouard Philippe et Pedro Sanchez qui célébrait le 1° octobre la coopération
entre France et Espagne pour vaincre la barbarie d’ETA.
Parce qu’il
faut savoir que ces élus de proximité ont passé l’année qui vient de s’écouler
à soutenir activement, par des paroles, des visites dans les prisons, des
soutiens à des manifestations, à des opérations de blanchissement de la terreur
avec les organisations basques les plus radicales. Ils ont parlé, ils ont crié,
ils ont trépigné, on les entendait sur les estrades, dans les radios, ils
écrivaient dans les journaux locaux, expliquaient à quel point il était
important d’oublier la barbarie, de pardonner sans juger, de transformer des
terroristes en prisonniers politiques. Je n’invente rien, vous les avez
entendus. J’ai gardé les articles, les déclarations, tout est accessible à qui
veut bien se renseigner. Ils étaient derrière une banderole « nous les
voulons à la maison ». Ces terroristes qui ont tué, torturé, séquestré,
mutilé, terrorisé, ils les voulaient à la maison. Pas un mot de compassion pour
leurs victimes. Pour Bru, Brisson, Jean-René Etchegaray, tous ces morts sont un
détail de l’histoire basque.
Et puis cette
rencontre. La France remet à l’Espagne tous les dossiers, les armes, les
informations qui lui permettront de poursuivre les enquêtes et les
condamnations des assassins. Dans cette rencontre, Sanchez et Philippe se
réjouissent de la victoire remportée contre l’organisation terroriste. Point
final. Victoire des démocraties, défaite des terroristes. Sans jamais oublier
leurs victimes.
Mot pour mot,
point par point, c’est l’inverse de la stratégie des artisans de la terreur,
des blanchisseurs de sang. Et les élus qui sont ainsi condamnés se taisent. EH
Bai et EH Sortu réagissent. Cette rencontre de Madrid est une logique de « gagnants
perdants » disent-ils dans leur communiqué. Nous ne sommes pas en paix
tant qu’il reste des prisonniers. C’est bien ce qu’avaient compris au Pays Basque français une « classe
politique responsable et engagée ». Ils désignent ainsi Vincent Bru, Max
Brisson, Frédérique Espagnac et Jean-René Etchegaray. Responsables et engagés.
Mais ces
responsables engagés sont muets. Ils sont condamnés publiquement, on pourrait
dire humiliés par les responsables de leur pays. Ils ne disent rien. Ils rasent
les murs. Ils fuient. Ils se cachent. On ne saura pas ce qu’ils pensent de
cette rencontre historique qui condamne une imposture majeure.
Je préfère de
loin la clarté des abertzale radicaux. Ils condamnent la rencontre qui salue la
victoire contre leurs ancêtres barbares. Mais le mouvement des artisans de la
paix, que dit-il ?
Ils ont pris
un sacré coup après la manifestation contre la sculpture de la honte, qui se
cache aussi profondément que ses mécènes. Et maintenant, ils n’existent plus.
Ils se taisent.
Je sais
pourquoi. C’est parce qu’ils n’ont pas lu le discours d’Edouard Philippe. Naguère,
quand les terroristes assassinaient et terrorisaient, ils regardaient leurs
chaussures. Ils ne voulaient rien savoir. Ça continue. Ils ne veulent pas
savoir ce qu’il se passe en Espagne. Trop dérangeant, il y a des associations de
victimes, des cimetières.
La solution
est simple. Je vais imprimer le discours d’Edouard Philippe et je le porterai
avec mes amis dans leur permanence. Dans les jours qui viennent.
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