J.L. Mélenchon.
La société française vit en paix et les nombreux
conflits se règlent par des négociations et des compromis. La majorité des
partis, associations, syndicats, militants, respectent les règles démocratiques
et un état de droit. Les résultats des élections sont reconnus et acceptés. Quand
les syndicats ou les partis manifestent, ils négocient le parcours des
manifestations avec les préfets.
Une minorité d’activistes ne respecte pas l’état de
droit. Ces minorités considèrent que nous ne vivons pas dans une démocratie. Les
forces de police, la justice, sont les bras armés d’une dictature. Contre la violence de cette
dictature, toutes les résistances sont alors légitimes.
Nous avons tous en tête ces « résistances »
minoritaires qui veulent imposer leur loi. Grèves de camionneurs, blocage des
portes des universités par des « piquets de grève », Zadistes divers.
Sans parler des minorités armées (ETA ou FNLC) qui voulaient naguère imposer
leur volonté par la terreur. Ces mouvements portent en eux le danger majeur de
détricoter une construction historique permettant à un peuple traversé par de
multiples rapports de force de vivre ensemble. Sans que la solution d’un
conflit soit l’élimination de l’adversaire.
Dans l’histoire de notre pays, la majorité des partis
politiques participe de ce consensus. Il y eut des mouvements violents, anarchistes
ou Action directe. Il y eut un parti communiste qui ne reconnaissait pas en
théorie la légitimé d’un Etat au service du grand capital mais qui la
reconnaissait en pratique.
Ces mouvements ne sont dangereux que s’ils rencontrent
un appui important de la part des partis qui affirment se situer dans l’arc
républicain. Les étudiants qui bloquaient l’entrée des amphis recevaient l’appui
déclaré de la France insoumise. Le nom même qu’ils s’étaient choisis indiquait
l’inscription dans une conception brouillonne de la démocratie. Quand les
résultats des élections présidentielles placèrent Emmanuel Macron en tête, il
fallut à Jean Luc Mélenchon de nombreuses semaines de réflexion pour admettre
que ce résultat était légitime. Et voici maintenant qu’à la tête de quelques militants,
il veut empêcher les juges de mener leurs enquêtes au cri de « Résistance !
Résistance ! ». Sans se rendre compte à quel point ils insultent les
peuples qui mènent des luttes à l’intérieur de systèmes dictatoriaux où les
seules luttes possibles sont des « résistances ».
Devant la porte de son local, Jean Luc Mélenchon se voyait
déjà entrer à l’Elysée à la tête d’un groupe de guérilleros barbus. Un jeu
dangereux.
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