Euthanasie
ou soins palliatifs ?
La
manifestation mondiale d’Arnaga, à Cambo, le 4 mai 208, après le désarmement,
puis la dissolution de l’ETA nous fut présentée comme le point final d’un
conflit depuis longtemps éteint. Erreur. Le conflit respire encore. Un appel de
Bake Bidea (le chemin de la paix), Bagoaz (organisation de soutien aux
prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée) et les
Artisans de la Paix nous invitent à manifester le 20 octobre prochain, à San Sebastian,
pour le rapprochement de ces prisonniers afin que l’état espagnol « prenne
réellement ses responsabilités dans la résolution du conflit basque ».
Zut alors,
l’ETA cesse le feu en octobre 2011, pendant sept ans, selon les Artisans de la
Paix, les états français et espagnols sont restés inactifs. La société civile
française s’est alors mobilisée pour la fin du conflit qui était mort en 2011.
C’est une particularité des croyances totalitaires. Quand l’inspirateur du mouvement
décède, on attend des mois, parfois des années avant d’annoncer sa mort. Puis
quand il est impossible de dissimuler la disparition du guide suprême, on le
momifie, on le maintient ainsi symboliquement en vie. Dans son cercueil
transparent, Lénine reste vivant pour l’éternité.
De la même
manière, le conflit basque qui meurt en octobre 2011 a été maintenu en vie par
des soins palliatifs sophistiqués, puis, quand il a fallu enterrer ETA, il a
été momifié. Et des milliers de médecins en blouse blanche ont crié dans la rue
« le conflit n’est pas mort, le conflit est éternel ».
La
réunion d’Arnaga ressemblait à une cérémonie du débranchement. On arrête l’alimentation
artificielle, on arrête l’oxygène, on arrête les soins palliatifs. Et bien non.
La famille d’ETA, au nom des principes sacrés, a refusé l’euthanasie. Le
conflit n’est pas mort, nous ne voulons pas le débrancher. Personne n’a le
droit d’euthanasier le conflit basque.
Cette fois-ci, la famille est moins suivie. Bake Bidea,
Bagoaz, n’ont pu entraîner que les Artisans de la Paix. Mais tous ces partis,
tous ces élus, toute cette magnifique mobilisation pour l’enterrement d’ETA sont
absents. Personne du Pays Basque français, à part les Artisans de la Paix.
Retenons malgré tout une bonne nouvelle. Les Artisans de
la Paix vont traverser la frontière et pourront, s’ils le désirent, rencontrer
les associations de victimes, visiter les musées de la barbarie d’ETA.
Comme il est difficile de se garer à San Sebastian, je
conseille à Txetx et à ses amis de prendre un bus jusqu’à Hendaye, puis de
prendre le Topo qui les mènera au centre de la ville. C’est un voyage d’une grande
simplicité.
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