L’affaire Lambert.
Les prescripteurs de morale, souvent religieuse mais pas seulement, ont de fortes convictions, mais refusent souvent d’en assumer les conséquences. Un évêque irlandais qui avait eu un enfant, refusait de verser à la mère une pension alimentaire et c’est parce que cette mère a engagé un procès que l’affaire se révéla. L’évêque, évidemment, lui avait interdit d’avorter, mais ne s’était pas engagé à financer le fruit de ses péchés. Comme tous les pères fuyards, il s’exila à l’étranger, ici aux Etats-Unis.
Cette histoire, ainsi que l’affaire Lambert, me transforme à mon tour en prescripteur. Je me dis qu’il y a un moyen simple de respecter la morale. Que les conseilleurs deviennent les payeurs. Par exemple, Mgr Aillet qui mène campagne contre l’IVG, pourrait décider de prendre soin du résultat de ses prescriptions, les accueillir dans son évêché, se lever la nuit pour leur donner le biberon, changer les couches, les aider pour les devoirs scolaires. Je suis certain que si les conseillers étaient les payeurs, ils seraient moins péremptoires.
De même dans l’affaire Lambert. Depuis près de dix ans, les parents réclament à un état laïque de maintenir en vie un mort vivant. Ils ont de fortes convictions. Très bien. Pourquoi les faire payer par le budget d’un état laIque ? Pourquoi ne proposent-ils pas de médicaliser une pièce de leur logement et de prendre chez eux leur fils ? Ils paieraient le personnel, les soins, les médicaments… Pourquoi font-ils payer à d’autres le prix de leurs convictions ? J’ai beaucoup de respect pour Mère Thérésa et pour l’abbé Pierre. Ils payaient leurs convictions au prix fort. Ils étaient conseilleurs et payeurs. J’ai moins de respect pour les nobles au Moyen âge qui payaient des domestiques pour marcher à leur place jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle.
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