La majorité de ceux qui se sont déplacés aux primaires de la
gauche ont condamné le bilan du quinquennat. Si cette majorité de frondeurs
avaient formé la majorité des députés socialistes, le gouvernement n’aurait pas
terminé la première année de son mandat.
La majorité des électeurs de ces primaires ont donc choisi celui
qui sera au premier rang des cortèges de protestation contre l’abolition des
mesures qu’il condamnait. Les frondeurs de ma section de Biarritz qui supportaient
de plus en plus mal la présence d’élus socialistes à la mairie de la ville et de
ministres socialistes au gouvernement, tous ceux qui soutenaient le repli
identitaire au Pays Basque et le repli
politique dans le pays ont finalement diffusé pour ce premier tour leur honte
de gouverner.
À l’origine de cette défaite se trouve le renoncement de
François Hollande. J’ai fait partie des militants socialistes qui ont soutenu
son action, qui ont défendu ses réformes, contre la droite pour qui rien ne va,
contre la gauche de protestation, contre l’indifférence. Nous y avons passé du
temps, de l’énergie, pendant cinq ans. Cette défense devait être représentée
aux primaires. Le premier de cordée nous a lâchés donnant ainsi des arguments à
ceux qui condamnaient sa politique.
Et maintenant ? Un second tour qui permettra un sursaut
social-démocrate ? Je le vois mal. Un encouragement à l’émergence d’un
grand parti progressiste avec Macron ? La seule façon pour le moment d’éviter
un second tour des présidentielles classé zone cauchemar…
Un seul avantage dans cette situation compliquée : nous
avons largué les confortables certitudes et passons du temps à discuter des
meilleurs choix. Qui fait du sport muscle son corps. Qui fait de la politique entretient
ses méninges.
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