Tony réunit ici sa famille et ses amis, il fête
ses 80 ans et fait un discours tout entier consacré à une argumentation serrée,
passionnée, contre le Brexit. À partir des expériences de sa vie, la Seconde
guerre mondiale, les premières images des corps empilés dans les camps nazis,
la libération, les soldats américains qui jetaient des friandises dans la cour
des écoles avant d’aller mourir sur les plages de Normandie. Il a été permanent
syndicaliste, parcourant le monde pour organiser les marins, il a été membre du
Parti communiste de Grande-Bretagne et il rappelle sa colère quand le journal
communiste, le Morning Star, publiait
sur huit colonnes, en gras, un appel à voter non au referendum d’adhésion à l’Europe
« pour la grandeur de l’Angleterre ». Dès 1972, pourtant membre du
Parti, il a voté oui à l’Europe. La sortie de l’Europe est un véritable crève-cœur
et il demande à l’assistance de mener campagne partout où ils peuvent pour
retrouver le chemin de l’Union européenne.
J’écoute le discours devant un verre de vin rouge
et je pense avec une colère au ventre au front uni qui a salué la victoire du
repli britannique, depuis les lepénistes jusqu’aux insoumis. J’écoute Tony et
je me dis que le même combat nous rassemble partout, contre les replis
identitaires lourds de menaces guerrières et le combat pour l’organisation de
tous pour faire humanité. Happy Europe to you, Tony.
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