mercredi 20 septembre 2017

migrations


Moi, inlassablement, je dis regardez la carte du monde, regardez les pays, voyagez. Où préférerez-vous vivre ? Dans les pays d’où l’on immigre ou dans les pays que les migrants choisissent ? Je suis heureux à chaque minute de mes journées de vivre dans un pays qui attire les migrants. L’exemple le plus achevé de cette réalité est l’Irlande. La misère, le sous-développement, la famine, firent du pays une terre d’émigration massive. En un siècle, il perdit la moitié de sa population. Les Irlandais émigraient vers la Grande-Bretagne, vers les États-Unis, vers l’Australie, le Canada. Il exportait ses intellectuels, ses entrepreneurs, ses chanteurs, ses poètes, et ne restaient au pays que des prêtres sans culture, un clergé arrogant. Misère morale et misère matérielle. L’emprise de l’église catholique était totale. Puis l’Irlande s’est modernisée, hissée au niveau des autres pays européens, l’émigration changea de sens, elle attira les migrants de l’Europe de l’est, les migrants africains, les Indiens. Et le pays s’est laïcisée, le divorce fut permis, l’avortement accepté avec réticence, les prêtres et les évêques pédophiles furent poursuivis en justice. Je ne sais pas si les Irlandais d’aujourd’hui sont plus heureux que leurs ancêtres du Connemara. Les femmes sont plus libres, la censure et la chape de plomb cléricaux ont été levés, et la République a un premier ministre homosexuel. Et bien entendu, on regrette le passé, le temps où tous les habitants du village se levaient quand le prêtre arrivait. Le temps où l’on enfermait les filles–mères, comme on disait dans des institutions esclavagistes comme les Magdalena Sisters. Tout ça a changé, et le pays est devenu terre d’immigration. J’aime vivre dans une terre d’immigration et je n’aimerais pas vivre à Cuba, en Corée du Nord, au Venezuela, en Pologne, en Algérie, faites la liste des pays que les habitants veulent quitter et que personne d’autre que les touristes veulent pratiquer.



Il y a des Basques qui regrettent que les Basques quittent le pays et que trop de non-Basques viennent s’y installer. On les appelle abertzale.

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