Sur
la statue, c’est un peu difficile à suivre, mais pas impossible, avec un
minimum de bonne volonté. Il paraît maintenant que la hache devait être enterrée,
ou partiellement enterrée. Flamboyante ou à demie-cachée, ou complétement enterrée,
chaque étape de cette sinistre histoire était de toute manière défendue,
expliquée, légitimée, par les blanchisseurs de la terreur.
Se
posait aussi la question du financement. Apprenez que ni la ville de Bayonne,
ni la communauté d’agglo, n’ont versé un sou. Tout a été financé par des entreprises
privées. Donc le maire de Bayonne, blanchisseur en chef, trouvait cette statue
excellente, contribuant à la paix, mais n’a pas risqué un kopek pour son
installation.
Le
financement a donc été assuré selon les vieilles méthodes : ce qu’on
appelait l’impôt révolutionnaire. Les entreprises privées ont versé l’argent.
Surtout les entreprises du côté français, paraît-il, parce que de l’autre côté,
donner de l’argent à la demande des terroristes, c’était terminé, et elles ne
voulaient plus recommencer. Alors qu’en France, l’impôt révolutionnaire, ça n’existait
pratiquement pas et les entrepreneurs le découvrent avec un délicieux frisson. L’aventure.
Les blanchisseurs ne vont pas jusqu’à donner la liste des généreux donateurs,
comme il se fait quand on est mécène. Ces entreprises, ont-elles honte,
craignent-elles des réactions négatives ? En tout cas, elles restent
anonymes.
Résumons.
La hache sera enterrée à moitié, complétement ou pas du tout. Les élus
blanchisseurs adorent la sculpture mais ne donnent pas un sou. Les entreprises
qui financent la statue que tout le monde adore veulent rester anonymes. On a
connu des engagements plus enthousiastes.
Reste
un point de droit. Les entreprises ont payé pour le modèle qu’on leur a
présenté, avec une hache au grand air, prête à recevoir toutes les tempêtes,
toutes les poubelles, tous les graffiti, toutes les peintures rouges, toutes
les délégations des demi-soldes de l’ETA. Et voilà qu’on enterre la moitié ou
le quart ou le tiers de ce qu’ils ont payé.
Ces
entreprises ont maintenant le droit de demander le remboursement. Et pas en
euskos, s’il vous plaît.
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