Samedi
28 avril 18. Réunion de en marche sur l’Europe. À l’entrée de la réunion, une
cinquantaine de cheminots CGT crient « on ne lâche rien ». Nous
sommes là, Gérard Oyhamberry et moi avec des lettres à Castaner.
Ma lettre est la
suivante : Monsieur Castaner. Sachez,
si vous ne le savez pas encore, que la République en marche a appelé à une
manifestation le 9 décembre en faveur des prisonniers basques condamnés pour
activités terroristes en bande armée. Derrière
une banderole « nous les voulons à la maison ». Vous étiez à cette
manifestation car la République en marche avait appelé.
L’appel à cette manifestation était signé par
tous les partis syndicats et associations
qui se battent contre l’Europe, depuis les insoumis, PC, NPA, Attac,
etc…Vous avez signé cet appel puisqu’il était signé la République en marche.
Comment voulez-vous que nos électeurs s’y retrouvent ?
Ma
question est simple : abandonnez-vous un coin du territoire national à une
dérive identitaire ?
Je
vous en conjure, ne laissez pas seuls les marcheurs du Pays Basque qui se
battent tous les jours pour le respect des valeurs républicaines, contre les
alliances avec les terroristes de l’ETA. Je vous en conjure, monsieur Castaner,
ne nous laissez pas seuls.
Les
dirigeants de l’abertzalisme en marche sont tous là, Philippe Buono, Loïc
Corrège, Eric Huard tous nommés par le siège, plus un monsieur Europe dont le rêve
est de m’envoyer en Sibérie après m’avoir écartelé et soumis au supplice de la
roue. Quand ils me voient, ils n’ont qu’un souci, ma modestie dût-elle en
souffrir : me faire taire.
Le
maire d’Hendaye, un abertzale-socialiste ardent, parle de la rencontre de
Cambo, la rencontre qui vise à amnistier l’ETA. Je crie que cette rencontre est
une honte ! Honte ? Je répète. Loïc Corrège s’approche. S’il te plaît.
Tu arrêtes. Le monsieur Europe commande le train pour la Sibérie. Il fait
tourner la gégène. Quand plus tard je demande à nouveau la parole, il fait
signe à la porteuse de micro de ne pas donner le micro. Trop tard, elle était
trop près, j’ai déjà le micro et je parle. Je demande à la table ronde ‘université
recherche’ que la République en marche prenne l’initiative d’un manuel d’histoire
commun au Pays Basque espagnol et au Pays Basque français. La mémoire et l’histoire
pourront peut-être tempérer les ardeurs qui portent nos politiques vers les patriotes
meurtriers et leurs complices.
François
Bayrou prend la parole. Nous apprenons qu’il est pro-européen. Puis Richard
Castaner fait un bon discours électoral. Il ne se sait pas que le Pays Basque français
est en train de lui glisser entre les doigts, que ses représentants au Pays
Basque sont les idiots utiles des abertzale et qu’ils ne lui en sont pas
reconnaissants, puisqu’aucun n’est là. Vincent Bru astique la hache, Jean-René
Etchegaray creuse un trou, Max Brisson enterre les victimes du terrorisme. Ils
seront tous à Cambo le 4 mai pour l’enterrement de l’ETA.
À
la fin du discours de Christophe Castaner, Gérard et moi nous lui remettons chacun
notre lettre. En deux mots, dans la cohue, nous expliquons que la République en
marche du Pays Basque vire identitaire. Il nous renvoie vers le responsable des
territoires à qui nous remettons une copie de nos lettres. Il nous promet de
nous répondre. Il ne connaît pas le problème. Ou bien il mène en bateau, ce qui
n’est pas impossible, ou bien il ne connaît pas le problème basque, c’est signe
d’incompétence grave.
Personnellement,
je crois sans preuve, que la République en marche a abandonné les Pyrénées Atlantiques
à Bayrou, que Bayrou a abandonné le Pays Basque à Vincent Bru et que Vincent
Bru a abandonné son âme au diable.
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