L’ETA
se dissout et demande pardon.
Après
avoir renoncé à toute activité depuis 2011, le clown triste a retiré son masque
et annonce qu’il part à la retraite. L’ETA va annoncer la disparition de son
absence. Pas au Pays Basque espagnol, mais au Pays Basque français, car c’est
au Nord des Pyrénées que la société a fidèlement repris ses orientations et
suivi ses campagnes. En récompense, l’ETA vient sur nos terres pour son dernier
spectacle.
Depuis
dix-huit mois, les « artisans de la paix » et tous les partis,
associations et élus du Pays Basque français ont accepté le mot d’ordre de
l’ETA et de ses amis : le Pays Basque ne serait pas en paix tant qu’il y
aurait des armes et des prisonniers. Il reste la moitié des armes et tous les
prisonniers restent en prison, et pourtant, l’ETA renonce à la guerre.
Non
seulement l’ETA se dissout, mais elle demande pardon pour le mal et les
souffrances qu’elle a causés. Quand nous demandions ce geste dans les réunions
des « artisans de la paix », on nous répondait « il y a des
souffrances et des victimes des deux côtés ». Puis l’ETA demande pardon pour les victimes et
les souffrances sans reprendre l’expression « des deux côtés ».
Les
Dr Knock qui nous ont persuadés que nous étions en guerre vont nous persuader
maintenant que la paix est le résultat de leurs gesticulations.
Pour
résister aux miasmes d’une raison endormie, je vous suggère de prendre l’air et
de réfléchir aux éléments suivants.
La
dissolution de l’ETA est due à la résistance d’abord de l’Espagne et du Pays
Basque espagnol et des manifestations pour la paix quand ce terme avait un
sens. Elle est due aussi à l’activité conjointe des polices espagnole et
française dont le résultat est qu’il y a dix fois plus d’etarras en prison
qu’en cavale. Pendant tout ce temps, le Pays Basque français fixait ses
espadrilles.
L’ETA
et ses amis avait un problème : comment transformer une défaite militaire
en victoire politique ? Impossible au sud où les blessures sont à vif. Au Nord,
qui était en paix depuis longtemps, il fut possible d’organiser un spectacle
sang et lumière.
Quelques
rares personnes dénoncèrent l’opération de blanchiment de la terreur. Peu
nombreuses, mais déterminées. Leurs messages circulaient sur les réseaux
sociaux, parfois repris, parfois partagés. Elles ont manifesté contre l’installation
de la sculpture de la honte, ont gâché la fête des amis de l’ETA, ont lancé une
pétition qui a recueilli plus de mille signatures.
Des
amis me disent que cette campagne n’a plus raison d’être. Ils se trompent.
Vous
connaissez EPPK ? C’est l’association qui regroupe les prisonniers basques
condamnés pour activités terroristes en bande armée. En janvier, cette association
a déclaré qu’elle coupait toute relation avec l’ETA. Nouvelle surprenante. Dans
un très long texte alambiqué, EPPK disait qu’il n’était pas question pour elle
de se repentir, de demander pardon. Elle acceptait des démarches individuelles
de repentir sans les condamner, mais collectivement, non. L’explication de
cette rupture vient aujourd’hui. L’ETA allait demander pardon, mais EPPK ne
suivrait pas.
Donc,
connaissant la propension de nos élus à courber l’échine devant les patriotes
les plus radicaux, on peut craindre qu’ils se mettent dans les pas d’EPPK, qu’ils
se fassent l’écho de leur refus, qu’ils évoquent à nouveau les « victimes
des deux côtés », et qu’ils refusent le dialogue avec les associations de
victimes des régions basques où il y en eut beaucoup.
On
peut s’attendre à tout de la part de personnes qui ont manifesté derrière une
banderole « nous les voulons à la maison », s’agissant de terroristes
condamnés. De la part de personnes qui entouraient la hache, symbole de l’ETA,
accompagnés d’Otegi et d’autres terroristes condamnés.
Alors
à mes amis qui disent que cette campagne n’a plus de raison d’être, je leur dis
amicalement le Pays Basque français n’est pas du tout à l’abri des replis
identitaires qui risquent de détruire l’Europe.
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