La démission de Nicolas Hulot est
un bon événement. Chaque militant de La République en Marche sait à quel point
ce mouvement est l’un des mouvements où l’on fait le moins de politique en France.
Pas de discussion, des responsables mutiques qui sont nommés par je ne sais pas
qui et dont le principal souci est de porter une tasse de thé à un ministre en
visite sans renverser une seule goutte. La démission de Nicolas Hulot est un
bon événement, il va nous faire discuter. Devant un pouvoir qui s’enfonce de
plus en plus dans la gestion bureaucratique, technocratique de la société,
cette démission est le contraire de la bureaucratie, de la technocratie. Elle nous
bouscule. Elle nous oblige à réfléchir. Pour qui observe d’un peu près, on voit
bien que les personnes d’influence sont plus soucieuses des intérêts de leur
influence que de la société. Que
Stéphane Bern et les chasseurs créent un écran de fumée entre…entre qui ?
Je ne connais pas le peuple. Je connais dix personnes bien, cinquante personnes
à peu près bien, deux cents personnes vaguement, et entre ces personnes qui ne
représentant pas le peuple, mais que je connais, je constate dans à peu près
tous les domaines une opacité qui s’est installée et qui s’épaissit. Dans l’enseignement,
ce retour au passé. Dans l’économie, les économistes qui ont fait le programme
du président tirent la sonnette d’alarme.
Pour le
moment, le succès de Macron nous a protégés des extrêmes. Qu’il attire les
franges les plus progressistes de la droite, les plus républicains des républicains
ne me gêne pas au contraire. Il faudrait plus penser aux franges les moins conservatrices
de la gauche, les plus ouvertes au changement et les plus préoccupées à la fois
de l’efficacité économique et de la justice sociale. Et mieux accueillir, plus
intégrer des personnalités comme Nicolas Hulot, comme Jean-Louis Borloo. Comme Stéphane
Le Foll. Comme Elie Cohen. Comme Laurent Berger. Dans le domaine de l’enseignement,
François Dubet. Plutôt que Bern ou les chasseurs.
L’inquiétude
partagée est que l’échec de Macron ouvrirait la porte à des situations à l’italienne, ouvrirait les
vannes des cinq étoiles mélanchonistes, des extrême-droites à l’affût. Les fantômes
rôdent. Dans le Brexit du Royaume-Uni, dans les pitreries de Donald Trump. Jusqu’à
la catastrophe du Venezuela, Jusqu’où, jusque quand serons-nous protégés ?
Nous sommes trop tranquilles par rapport à ces dangers.
Christophe
Castaner envoie aux inscrits d’en marche un très long argumentaire de trois ou
quatre pages serrées sur la politique écologique du gouvernement Macron. Il
manque juste un petit point : pourquoi Nicolas Hulot est-il parti ?
Je connais la réponse. Je sais pourquoi. Parce que les dirigeants de La
République en Marche, ivres de leur succès, n’écoutent plus personne. Parce que
Christophe Castaner n’a jamais répondu à mes lettres, ni à celle de Gérard
Oyhamberry, alertant le mouvement sur
les dérives identitaires de La République en Marche en Pays Basque. C’est pour
ça que Nicolas Hulot a démissionné.
La démission
de Nicolas Hulot nous renvoie à nos responsabilités individuelles. Un petit
groupe de citoyens s’investit dans la dénonciation du blanchiment de la terreur
qui transforme en teinturerie les partis du Pays Basque en France et les élus en
teinturiers. Y compris ceux de La
République en Marche. Ils sont peu nombreux, mais tenaces, actifs, obstinés,
courageux. Ils montrent que rien n’est impossible à qui est décidé.
Et en
politique locale ? Nous habitons Biarritz. Nous voyons tous les jours ou
presque des discussions au conseil municipal ou ailleurs sur la gestion du
Palais. Sur les travaux prévus à Marbella. Sur les logements sociaux. Toutes
ces discussions sont portées en partie par des élus qui se réclament de LREM.
Jamais un mot de ces discussions dans la section locale. On parle partout des
prochaines élections. Des candidats hypothétiques, François Amogorena, Michel
Veunac, Guy Lafite, sont tous dans La République en Marche. Vont-ils se présenter ?
Avec qui ? Avec la droite ? Avec le républicain Max Brisson ?
Quelles sont les questions brûlantes de la ville de Biarritz ? Le Palais
et les logements sociaux ? De tout ça on discute partout, sauf à La
République en Marche. C’est pour ça que Nicolas Hulot a démissionné.
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