Dans l’état de Philadelphie, aux Etats-Unis,
des dizaines de prêtres ont abusé de centaines d’enfants. Leur hiérarchie était
au courant, elle a tout fait pour cacher les crimes. Pour éviter le face à face
avec les victimes. Pour refuser le dialogue avec les victimes. La hiérarchie,
les évêques, ont dialogué avec les auteurs des crimes, les ont mutés dans d’autres
paroisses, ne les ont pas dénoncés à la police, n’ont pas voulu entendre les
plaintes des familles. Cinquante ans plus tard, les victimes dénoncent et la
hiérarchie vient se repentir. Des centaines de vie ont été massacrées. Si la
hiérarchie catholique était intervenu plus tôt, si elle avait aussi longuement
parlé avec les victimes qu’elle a dialogué avec leurs agresseurs, si elle avait
puni avec toute la rigueur nécessaire ceux qui ont violé individuellement des
enfants et collectivement des sociétés catholiques meurtries, elle aurait pu
limiter les dégâts. Elle ne l’a pas voulu et cinquante plus tard, des évêques
ridés, blanchis, éteints, viennent se
repentir d’une voix chevrotante.
Au
Pays Basque espagnol, une organisation terroriste, ETA, a violé la société
basque, a tué 850 personnes, a fait des milliers de victimes, causé des dégâts
considérables, individuels et collectifs.
Au
Pays Basque français, les élites politiques, les partis, les mouvements,
vivaient dans un territoire épargné. Ils étaient tous au courant, ils ont tout
fait pour ne pas voir, ne pas regarder, ne pas entendre. Ces élites ont
dialogué avec les assassins, avec leur organisation, Ils ont demandé qu’ils
soient mutés dans d’autres villes, rapprochés de leur famille. Elles n’ont pas
voulu entendre les plaintes des victimes.
Combien
de temps, combien d’années faudra-t-il pour qu’un Max Brisson ridé, un Vincent
Bru aux cheveux blancs, un Jean-René Etchegaray éteint, un Txetx à la voix
chevrotante, viennent devant un micro pour se repentir, pour regretter de ne
pas avoir dialogué avec les victimes, de ne pas avoir demandé à leurs bourreaux
de se repentir, pour avoir nié net blanchi les agressions contre la société
basque espagnole ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire