Les préjugés, les haines de l’autre, les xénophobies
nous renseignent d’abord sur l’identité de ceux qui les portent et ne nous disent
pas grand-chose sur ceux qui les subissent. La haine des catholiques dans l’Angleterre
protestante, la haine des Irlandais dans l’Amérique WASP (White Anglo-Saxon Protestant),
la haine des Musulmans dans les pays européens, la haine des juifs en Occident,
la haine des bouddhistes en pays musulman, des musulmans en pays boudhiste,
semblent confirmer cette hypothèse de travail. Voilà ce que nous ne sommes pas
disent toutes ces haines.
Est-ce que cette hypothèse peut se vérifier dans les
relations entre les êtres humains, entre les personnes d’une même famille,
entre amis, entre membres d’un groupe ? Nous tous sans exception avons
subi des accès de colère, des rancunes, des ressentiments, des paroles de
haine, des accusations, des crises, des fâcheries, des insultes, Plus ou moins sévères,
plus ou moins durables, mais qui les a jamais évités ? Très souvent, trop
souvent peut-être, la personne qui subit ces agressions, ces haines, cherche
dans son histoire, ses attitudes, ses comportements, les raisons de cette
tourmente. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cela ? Mais si ces crises révélaient
surtout et peut-être seulement la personne qui les déclenche, si elles disaient
tout simplement, voici ce que je suis, voici comme je suis. Tu ne le savais peut-être
pas, mais c’est ainsi que je me définis. Par la haine que je te porte, par la
colère que tu provoques chez moi. Surtout, ne cherche pas dans ta vie les
raisons de mon exaspération. Tu n’y es pour rien. Tu ne trouveras aucune
parole, aucun geste, aucune action qui provoque ma rage. Mais grâce à toi, je
me définis, je m’identifie, j’existe.
Ça ne marche pas toujours, mais ça peut aider à mieux
dormir.
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