Cesare
Battisti
Désormais emprisonné en Italie,
il avoue ses quatre meurtres : un gardien de prison, un fonctionnaire de
police et deux commerçants. Il demande pardon à tous. En Italie, droite et
gauche le considéraient comme l’incarnation des années de plomb et ne comprenaient
pas les Français pour qui il était un innocent persécuté par la justice italienne.
Pour Philippe Sollers, B.H. Levy, Fred
Vargas, l’Italie dans les années 70 a vécu une « guerre civile ». François
Hollande est allé lui rendre visite en prison. Cesare Battisti jurait à Fred
Vargas qu’il n’était pas impliqué dans les meurtres de la PAC (prolétaires armés
pour le communisme. « Je me suis moqué de tous ceux qui m’ont aidé. Je n’ai
même pas eu besoin de mentir à certains d’entre eux ». Fred Vargas n’a pas
réagi à ces déclarations.
Un certain effet de répétition
dans cette aventure. L’ETA et l’IRA avaient réussi à rassembler des soutiens importants
parmi les intellectuels français. De grosses manifestations soutenaient les
etarras et les républicains. De gauche à droite, du Figaro à l’Humanité, on
fustigeait Margaret Thatcher qui refusait aux grévistes de la faim le droit de
porter des vêtements civils qu’ils revendiquaient en tant que « prisonniers
politiques ». Encore aujourd’hui, la mort de Bobby Sands s’inscrit très
haut dans la liste des jugements négatifs sur la dame de fer.
Au Pays Basque français, une quasi-unanimité
s’est faite autour des revendications des séparatistes basques et de grandes
manifestations, à Bayonne et à Paris, ont demandé l’amnistie pour des personnes
condamnées pour activités terroristes en bande armée. Les « artisans de la
paix » qui regroupaient droite, gauche, insoumis… étaient
caractérisés par la société basque espagnole comme des blanchisseurs de
terreur. Mais ces opinions, les cris des associations de victimes n’atteignaient pas les oreilles
outre-Bidassoa.
Pour que de telles acceptations
de la terreur soit possible, pour que des assassins puissent ^considérés comme
des héros romantiques, la première condition est l’éloignement de leurs crimes.
Les Merah, les frères Kouachi, n’attirent pas la même sympathie. Leurs crimes
sont les mêmes mais s’ils demandaient un statut et des vêtements de prisonniers
politiques, on peut prévoir des manifestations de moins grande ampleur que pour
Bobby Sands. C’est qu’ils ont tué sur le sol français.
L’insensibilité de la société
française à l’égard de la terreur infligée au-delà de ses frontières mérite d’être
relevée. Les grandes manifestations pour la paix, Basta ya ! en Espagne,
les manifestations pour la paix des femmes
d’Irlande du Nord, avaient moins d’écho que les soutiens aux acteurs de la
terreur.
La distance est parfois courte. Ainsi,
le pont qui sépare Hendaye et Irun fait trois cents mètres. Cela suffit pour
que les 829 victimes de l’ETA soient deux fois enterrées. Une fois au Pays
Basque espagnol et une autre fois à Bayonne, par des « artisans de la paix ».
Cesare
Battisti
Désormais emprisonné en Italie,
il avoue ses quatre meurtres : un gardien de prison, un fonctionnaire de
police et deux commerçants. Il demande pardon à tous. En Italie, droite et
gauche le considéraient comme l’incarnation des années de plomb et ne comprenaient
pas les Français pour qui il était un innocent persécuté par la justice italienne.
Pour Philippe Sollers, B.H. Levy, Fred
Vargas, l’Italie dans les années 70 a vécu une « guerre civile ». François
Hollande est allé lui rendre visite en prison. Cesare Battisti jurait à Fred
Vargas qu’il n’était pas impliqué dans les meurtres de la PAC (prolétaires armés
pour le communisme. « Je me suis moqué de tous ceux qui m’ont aidé. Je n’ai
même pas eu besoin de mentir à certains d’entre eux ». Fred Vargas n’a pas
réagi à ces déclarations.
Un certain effet de répétition
dans cette aventure. L’ETA et l’IRA avaient réussi à rassembler des soutiens importants
parmi les intellectuels français. De grosses manifestations soutenaient les
etarras et les républicains. De gauche à droite, du Figaro à l’Humanité, on
fustigeait Margaret Thatcher qui refusait aux grévistes de la faim le droit de
porter des vêtements civils qu’ils revendiquaient en tant que « prisonniers
politiques ». Encore aujourd’hui, la mort de Bobby Sands s’inscrit très
haut dans la liste des jugements négatifs sur la dame de fer.
Au Pays Basque français, une quasi-unanimité
s’est faite autour des revendications des séparatistes basques et de grandes
manifestations, à Bayonne et à Paris, ont demandé l’amnistie pour des personnes
condamnées pour activités terroristes en bande armée. Les « artisans de la
paix » qui regroupaient droite, gauche, insoumis… étaient
caractérisés par la société basque espagnole comme des blanchisseurs de
terreur. Mais ces opinions, les cris des associations de victimes n’atteignaient pas les oreilles
outre-Bidassoa.
Pour que de telles acceptations
de la terreur soit possible, pour que des assassins puissent ^considérés comme
des héros romantiques, la première condition est l’éloignement de leurs crimes.
Les Merah, les frères Kouachi, n’attirent pas la même sympathie. Leurs crimes
sont les mêmes mais s’ils demandaient un statut et des vêtements de prisonniers
politiques, on peut prévoir des manifestations de moins grande ampleur que pour
Bobby Sands. C’est qu’ils ont tué sur le sol français.
L’insensibilité de la société
française à l’égard de la terreur infligée au-delà de ses frontières mérite d’être
relevée. Les grandes manifestations pour la paix, Basta ya ! en Espagne,
les manifestations pour la paix des femmes
d’Irlande du Nord, avaient moins d’écho que les soutiens aux acteurs de la
terreur.
La distance est parfois courte. Ainsi,
le pont qui sépare Hendaye et Irun fait trois cents mètres. Cela suffit pour
que les 829 victimes de l’ETA soient deux fois enterrées. Une fois au Pays
Basque espagnol et une autre fois à Bayonne, par des « artisans de la paix ».
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