dimanche 14 avril 2019

le monde est fou


Le monde est fou



En Lybie, au Yémen, des soldats prennent les armes et tuent. Ça c’est de la folie. Au Brésil, en Russie, en Israël, les électeurs portent au pouvoir des champions de guerre. Des musclés tatoués qui annexent, stigmatisent, divisent leur société. Les mêmes électeurs ont porté Donald Trump au pouvoir. Et Salvini en Italie. Et Modi en Inde.



Au Royaume-Uni, on s’ennuyait. Un ministre eut l’idée de jouer une partie de Brexit. Les citoyens s’enflammèrent. Le génie de ce jeu se cache dans ses règles qui se modifient en cours de route. Les Blancs croient avoir gagné alors que les Noirs n’ont pas perdu. Le jeu se poursuit. C’est un match nul, dans tous les sens du mot. Heureusement, pour le moment, c’est une dame qui dirige le pays et pas encore les lutteurs de foire comme en Russie ou aux Etats-Unis. La partie entre dans sa troisième année.



En France on s’ennuyait. Un créateur de mode lança un vêtement, un gilet jaune, un uniforme qui donnait le droit de bloquer la circulation, de briser les vitrines, de piller les magasins, de construire des barricades. Le pays s’enflamma. Le jaune devint la couleur du peuple. Les politiques et les commentateurs, qu’il ne faut pas confondre, parce qu’il y a des politiques qui commentent et des commentateurs qui dirigent, tombèrent en pâmoison, Romeo et Juliette, Rodrigue et Chimène. Les discours les plus plats, portés par des gilets jaunes, résonnaient comme les envolées de Démosthène, Cicéron, Danton, Bossuet, Jaurès. La moindre palette en flammes prenait la Bastille, les conversations au rond-point de la Galette étaient Déclaration des droits de l’homme.  Pendant quelques mois, le pays se figea comme pour une finale de coupe du monde. Tous les samedis, le peuple regardait ses champions, comptait les blessés, criait à mort l’arbitre !



La finale va se jouer entre les vainqueurs du Brexit et les champions des gilets jaunes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire