Il
est rafraîchissant de discuter avec des gens avec qui nous ne sommes pas d’accord.
Chacun doit alors sortir de sa bulle.
Est-ce
qu’il est possible de faire bouger les lignes ? Qu’est-ce qui a fait
changer les points de vue des uns et des autres ? Je vous donne quelques exemples
de ces séismes individuels.
Longtemps
j’ai été militant stalinien, membre du PCF, orthodoxe. Qu’est-ce qui m’a fait
évoluer ? Très précisément, parmi d’autres dizaines de raisons, la rupture
du programme commun avec le PS en 1977. Rupture qui s’est poursuivi avec le « vote
révolutionnaire » en 1981, quand la direction du PCF nous recommandait de
voter Giscard plutôt que Mitterrand.
Depuis
je suis devenu social-démocrate et j’ai toujours voté Mitterrand plutôt que
Giscard, ou les équivalents. Quand on a ainsi évolué, on s’étonne que tant d’autres
ne nous aient pas suivi. On s’étonne de la persistance du vote révolutionnaire.
Ainsi, à la section du PS de Biarritz, avant le premier tour, des membres de la
section souhaitaient la victoire du FN parce qu’ainsi, dans la résistance au
fascisme, la gauche pourrait se reconstituer.
Et aujourd’hui
encore, le nombre d’électeurs de Mélenchon qui ne veulent pas franchir le pas,
mettre un bulletin Macron le 7 mai prochain. Est-ce qu’ils pensent la même
chose, que la France doit subir le pouvoir de l’extrême-droite pour que se
reconstruise un véritable front de rébellion ?
C’est
la question principale. Tous les amis qui participent à ce cercle ne sont pas
des soutiens du FN. Ils en connaissent le programme et les dangers. Mais
certains veulent s’abstenir et donner ainsi plus de poids à Marine Le Pen. Pas parce
qu’ils ne connaissent pas le programme du FN, parce qu’ils pensent que Macron
va mener une politique qui va démobiliser les masses populaires, prolonger les
illusions sur le régime capitaliste, et ils préfèrent Marine qui ouvrira les
yeux aux masses populaires plus que Macron. C’est cet argument qu’il faut combattre.
L’argument communiste, maoïste, castriste de tous les pays du monde : plus
ça va mal et mieux ça va. Plus c’est la catastrophe, plus la révolution est
proche.
Tous
les matins du monde naissent de
nouvelles générations de ceux qui jouent ainsi avec le feu. J’ai passé l’âge.
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