Personne n’est content, sauf moi
Le
PS n’est pas content parce que son candidat a sombré. LR n’est pas content
parce que son candidat est éliminé du second tour. Mélenchon n’est pas content
parce qu’il n’est pas présent au second tour. Le FN n’est pas content parce
qu’il a perdu la première place. Les gens qui ont voté Macron ne sont pas
contents parce qu’il a fait la fête dimanche soir au lieu de distribuer des
tracts.
Moi,
je suis content. D’abord parce que mon candidat est arrivé en tête du premier
tour. Si Mélenchon était passé devant Le Pen, comment qu’il aurait claironné
qu’il était le seul à pouvoir contenir la vague FN. Si Fillon était passé
devant Le Pen, comment qu’il aurait mugi que lui seul pouvait contenir le FN. Seul
Emmanuel Macron n’a pas contenu la vague FN en passant devant.
Je
suis content parce que le PS qui a choisi de soutenir les frondeurs s’est
écroulé et qu’il faut réfléchir maintenant à une autre voie. La gauche radicale
découvre un clown triste derrière le tribun. La partie la plus réactionnaire de
la droite a perdu une bataille qui semblait gagnée.
En
résumé, s’ouvre la voie d’une recomposition du paysage politique. Une gauche
réformiste et progressiste qui va se couper enfin des socialistes qui regrettent d’avoir
gouverné hier, avant-hier et ne veulent pas gouverner demain. Les frondeurs vont
rejoindre les insoumis, les exaspérés, les dégoûtés du cambouis, les emprunteurs
d’impasse. À droite, les réformateurs sont se séparer des conservateurs, des
identitaires, et reconstruire une tradition de la droite réformatrice et
populaire. Le terrain est libéré pour que se constitue une alliance distinguant
progrès et régression, solidarité et égoïsme haineux, ouverture au monde et
recroquevillement, nationalisme et patriotisme, culture du monde et danse du
canard.
C’est
pourquoi dimanche soir j’étais dans une brasserie à Bayonne pour boire avec les
artisans de ce premier succès.
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