Chacun
ses brûlures, chacun ses cicatrices. Victime
et complice. J’ai été victime du nazisme et du pétainisme pendant la guerre. J’ai
été complice du stalinisme pendant la guerre froide. Quand je suis né, en 1933,
j’ai obtenu la nationalité française grâce au droit du sol que veut supprimer la
châtelaine. Puis j’ai accepté la répression, le goulag et le reste. Sur ces
points, sur ces cicatrices mal refermées, je ne comprends pas qu’on puisse
baguenauder. Quand je vois Bizi manifester le 1 mai contre la « haine »
et contre « l’argent », je suis saisi d’une véritable angoisse sur
cette légèreté devant l’horreur. La suppression du droit du sol leur fait moins
peur que la réforme de la taxe d’habitation. Quand je constate que
Mélenchon ne prend pas position pour le deuxième tour, mais qu’il a refusé de
condamner Maduro au parlement européen, je suis à nouveau saisi d’une véritable
angoisse devant ces palinodies devant l’essentiel. L’assassinat d’une vingtaine
de manifestants lui fait moins peur que le maintien de la France dans une Europe
réformée.
À chacun
ses priorités.
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