lundi 9 octobre 2017

deux à zéro on a gagné


La difficulté d’arrêter le combat pour l’ETA est contenue dans les objectifs de ce combat : un Euskadi indépendant, réunifié et socialiste. Aucun de ces objectifs n’est atteint, alors pourquoi arrêter ? Et comment justifier l’arrêt quand tout reste à faire ? Une armée qui dépose les armes sans avoir rien obtenu est généralement considérée comme vaincue.

La solution à cette difficulté est simple. Il faut transformer l’arrêt du combat, qui est une défaite, en victoire. L’objectif de l’ETA n’était pas politique, il était d’arrêter le combat. L’incendiaire devenu pompier parade. C’est un classique des faits divers : la personne met le feu et jouit du spectacle des flammes, elle aide ensuite à l’arrêter et on la porte en triomphe. Le cessez-le-feu est une victoire qui doit être célébrée. Il faut saluer l’équipe qui arrête de jouer comme une équipe victorieuse puisque l’objectif du jeu était d’arrêter.

Ayant arrêté la terreur, les joueurs gagnent sur les deux tableaux : les patriotes leur sont reconnaissants d’avoir mené la lutte contre l’oppression et la société leur est reconnaissante d’avoir arrêté  cette lutte. La convergence de ces deux reconnaissances peut désormais les porter au pouvoir, comme c’est le cas en Irlande du Nord ou en Corse.

Et comme c’est en train de se passer au Pays Basque.

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