La
difficulté d’arrêter le combat pour l’ETA est contenue dans les objectifs de ce
combat : un Euskadi indépendant, réunifié et socialiste. Aucun de ces
objectifs n’est atteint, alors pourquoi arrêter ? Et comment justifier l’arrêt
quand tout reste à faire ? Une armée qui dépose les armes sans avoir rien
obtenu est généralement considérée comme vaincue.
La
solution à cette difficulté est simple. Il faut transformer l’arrêt du combat,
qui est une défaite, en victoire. L’objectif de l’ETA n’était pas politique, il
était d’arrêter le combat. L’incendiaire devenu pompier parade. C’est un
classique des faits divers : la personne met le feu et jouit du spectacle
des flammes, elle aide ensuite à l’arrêter et on la porte en triomphe. Le cessez-le-feu
est une victoire qui doit être célébrée. Il faut saluer l’équipe qui arrête de
jouer comme une équipe victorieuse puisque l’objectif du jeu était d’arrêter.
Ayant
arrêté la terreur, les joueurs gagnent sur les deux tableaux : les
patriotes leur sont reconnaissants d’avoir mené la lutte contre l’oppression et
la société leur est reconnaissante d’avoir arrêté cette lutte. La convergence de ces deux
reconnaissances peut désormais les porter au pouvoir, comme c’est le cas en Irlande
du Nord ou en Corse.
Et comme
c’est en train de se passer au Pays Basque.
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