Voici
mon intervention le Mardi 24 octobre 19 heures, maison des associations de
Glain, Bayonne à la réunion des faiseurs de paix.
« Je
suis membre de La République en Marche. Le seul mouvement qui ne répond pas à
votre appel. Mais il n’a pas encore pris position et je parle ici en mon nom
personnel.
J’interviens
sur la question des victimes. Ce qui est du domaine public : l’échange de
lettres avec l’organisation clandestine. Ce qui est du domaine public, c’est
l’appui venant du Pays Basque sud d’Otegi, de Sortu, de du nationalisme
radical. Qui se félicite d’un désarmement avec l’appui de la société civile
toute entière. Qui donne à vos manifestations valeur d’exemple pour le Pays
Basque sud. Qui annonce avec enthousiasme son appui aux prochaines
manifestations pour les prisonniers. De ce côté-là tout est clairement annoncé.
Les
victimes vous en parlez. Là tout est beaucoup moins clair. Je ne vois aucune
trace, aucune déclaration publique, aucune démarche en direction des
associations de victimes. Je ne vois aucun message de leur part. Vous avez
trouvé l’adresse de l’ETA. Les adresses des associations de victimes sont
publiques. Quelle lettre leur avez-vous adressée ? Quelle invitation
à participer à vos réunions ? À
témoigner de leur souffrance ? Quelle compassion pour les familles qui
continuent de souffrir ? C’est pour ça que j’interviens.
Ce
que je vous demande ici est un peu moins facile. C’est un peu plus
compliqué, les applaudissements ne seront plus unanimes. Mais ce n’est pas
impossible. Je vous demande d’entendre
les Basques outre Pyrénées. Ceux qui disent qu’on sort d’une prison, mais
jamais d’un cimetière. Ceux qui font du roman de Fernando Aramburu Patria un énorme succès de librairie et
un fait de société. Ces entrepreneurs qui il y a quelques jours tiennent
conférence de presse pour dresser le terrifiant bilan de l’impôt
révolutionnaire, les vies brisées et les familles ruinées. Les entendre et
peut-être leur tendre la main. Je sais que ce sera compliqué après l’ivresse de
l’unanimité. Mais tant que ces actes
seront absents de votre calendrier, vous me pardonnerez de penser que votre
démarche est viciée par cet immense trou noir ».
À partir
de cette intervention et plusieurs autres, les responsables ont donné des
indications encore bien floues sur leur prise en compte des victimes de l’ETA. J’ai
été invité à participer à l’une de ces commissions. Je vous tiendrai au
courant.
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