Rassembler,
dites-vous
Vous
avez devant vous un citoyen engagé qui a soutenu François Hollande pendant son
quinquennat. Pas tout, pas toujours, mais pas frondeur. L’aventure s’est
terminée comme vous savez.
Le
succès d’Emmanuel Macron est pour une part dû aux réussites du quinquennat
Hollande, pas à ses échecs. Emmanuel Macron doit son succès, certes pour une
part importante, au refus des clivages traditionnels, mais pour une autre part,
à sa participation à un gouvernement dont les principes ne s’éloignaient pas
trop de ce que fait le gouvernement en place. La preuve en est que les frondeurs
qui ont tant fait pour l’échec de Hollande se sont éloignés du PS (Benoît Hamon
crée un nouveau parti…) et une partie non négligeable du soutien à LREM
provient des soutiens loyaux au gouvernement dont faisait partie Emmanuel
Macron.
Il
m’est donc éminemment désagréable de constater que les Hollandistes historiques
s’attaquent sans borne au gouvernement des marcheurs, et non moins éminemment
désagréable que les marcheurs brûlent avec une ardeur suicidaire ce qu’ils ont
contribué à mettre en place hier.
Vous
voulez des exemples ? Ne pourrait-on dire avec élégance que les soixante
mille postes créés dans l’éducation nationale permettent aujourd’hui de diviser
les classes de CP pour les enfants en difficulté ? Le journal Libération publie un reportage sur les « anciens
de Calais » où il apparaît que le démantèlement des camps, la répartition
des émigrés dans d’autres lieux a été un succès d’abord pour les intéressés, et
Gérard Collomb s’écorcherait-elle les lèvres en disant que sa politique a été
utilement préparée par l’ancien ministre de l’intérieur ?
Si
c’est politiquement impossible, alors laissez-moi le dire : j’ai soutenu
Hollande, j’ai voté Macron, et tout en soutenant son gouvernement, je me
demande si le clivage gauche-droite a vraiment disparu. En effet, comment rassembler
ce qui n’existe pas ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire