lundi 23 octobre 2017

rassembler, dites-vous


Rassembler, dites-vous



Vous avez devant vous un citoyen engagé qui a soutenu François Hollande pendant son quinquennat. Pas tout, pas toujours, mais pas frondeur. L’aventure s’est terminée comme vous savez.

Le succès d’Emmanuel Macron est pour une part dû aux réussites du quinquennat Hollande, pas à ses échecs. Emmanuel Macron doit son succès, certes pour une part importante, au refus des clivages traditionnels, mais pour une autre part, à sa participation à un gouvernement dont les principes ne s’éloignaient pas trop de ce que fait le gouvernement en place. La preuve en est que les frondeurs qui ont tant fait pour l’échec de Hollande se sont éloignés du PS (Benoît Hamon crée un nouveau parti…) et une partie non négligeable du soutien à LREM provient des soutiens loyaux au gouvernement dont faisait partie Emmanuel Macron.  

Il m’est donc éminemment désagréable de constater que les Hollandistes historiques s’attaquent sans borne au gouvernement des marcheurs, et non moins éminemment désagréable que les marcheurs brûlent avec une ardeur suicidaire ce qu’ils ont contribué à mettre en place hier.

Vous voulez des exemples ? Ne pourrait-on dire avec élégance que les soixante mille postes créés dans l’éducation nationale permettent aujourd’hui de diviser les classes de CP pour les enfants en difficulté ? Le journal Libération publie un reportage sur les « anciens de Calais » où il apparaît que le démantèlement des camps, la répartition des émigrés dans d’autres lieux a été un succès d’abord pour les intéressés, et Gérard Collomb s’écorcherait-elle les lèvres en disant que sa politique a été utilement préparée par l’ancien ministre de l’intérieur ?

Si c’est politiquement impossible, alors laissez-moi le dire : j’ai soutenu Hollande, j’ai voté Macron, et tout en soutenant son gouvernement, je me demande si le clivage gauche-droite a vraiment disparu. En effet, comment rassembler ce qui n’existe pas ?  

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