Si vous
êtes contents, pas moi.
Il
y a des jours où la frénésie auto-construite nous entraîne là où nous ne
voulons pas aller. Des jours où vingt personnes occupent un rond-point et les
gens qui regardent pensent qu’ils assistent en direct à la prise de la
Bastille. Des jours mauvais.
Donald
Trump a pris le pouvoir, légalement. Par les élections. Tous les jours il
gazouille et à chaque gazouillis, le monde recule d’un pas. Le Royaume-Uni
s’est retiré de l’Europe et tous les jours, l’immeuble patiemment construit se
lézarde. C’est à la suite d’élections. Un referendum qui a connu tant
d’insultes, tant de désinformation, tant de mensonges, qu’à côté les
expressions publiques des gilets jaunes ont l’air d’un séminaire de recherches.
Mais ils ont voté.
Les
gilets jaunes sont arrivés au pouvoir sans qu’il y ait eu vote. Ils montrent
qu’un groupe de personnes déterminées, mues par une colère désinvolte, peut
obtenir ce que des citoyens attentifs et engagés n’ont pas réussi à obtenir. Le
chemin est désormais ouvert à toutes les aventures. Les policiers ont appris la
leçon et se préparent à bloquer. Les lycées se sont mis à rêver eux aussi. Ils
ont plus de mal parce que le pouvoir débloque quand ils bloquent. Alors que les
gilets jaunes pouvaient bloquer à loisir. Après une société bloquée, voici la société
bloquante.
Quel
rapport entre Donald Trump, le Brexit et les gilets jaunes ? À vous de
voir. A vous d’entendre. Si vous en avez le courage, allez vous promener sur la
toile, allez écouter les messages des gilets jaunes, et vous y trouverez la même
indigence de pensée, la même vulgarité, que dans les gazouillis de Trump ou les
éructations de Boris Johnson.
Aujourd’hui,
ils veulent un référendum d’initiative citoyenne. Et on les écoute. C’est une
bonne idée. Les journalistes décortiquent. Les constitutionnalistes analysent.
Les insoumis de gauche et les insoumis de droite applaudissent.
Rappelez-vous.
Ce n’est pas si loin. Les mêmes agités qui interdisaient la construction d’un
aéroport à Nantes n’ont pas accepté les résultats d’un référendum d’initiative
citoyenne dont le résultat ne leur plaisait pas.
C’est
pourquoi je ne suis pas content. Pourquoi je m’inquiète. Je constate que par
des moyens légaux ou illégaux, des minorités goguenardes défient la République
et la République ne se défend pas.
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