dimanche 30 décembre 2018

Buber Neumann


Margarete Buber-Neumann, épouse d’un responsable communiste allemand, fuit le nazisme en 1937 pour Moscou. Le couple est accusé de déviationnisme. Son mari est arrêté, jugé, il disparaît, sans doute exécuté. Margarete est déportée en Sibérie. En 1940, elle est livrée à la Gestapo par Staline,  avec d’autres antifascistes allemands,  et déportée à Ravensbruck.  



            Elle écrit son expérience dans Prisonnière de Staline et d’Hitler, Le Seuil  1949. En 1949, elle témoigne au procès Kravchenko (auteur de « J’ai choisi la liberté), et pour la première fois, compare les camps hitlériens et les camps staliniens.



            Je n’ai pas lu son livre quand il est paru. Je n’ai pas lu sa déposition au procès Kravchenko. J’ai lu « J’ai choisi la liberté à la bibliothèque de la ville de Saint-Quentin. Je ne l’ai pas acheté, bien évidemment. Mais à l’époque, le fait d’aller aux sources, de lire le diable, était d’une folle audace. Je trouvais dans ce livre des arguments supplémentaires pour mes convictions communistes.



            Quand elle a témoigné au procès Kravchenko, la presse communiste s’est déchaînée contre ce témoin qui osait comparer Ravensbrück et le Goulag. Elle fut traînée dans la boue.



            Depuis, je cite son expérience quand on me reproche de comparer le stalinisme et le nazisme. Elle  a le droit de comparer puisqu’elle a subi les deux systèmes. Personnellement, quand j’affirme qu’on peut comparer (dans éloge de l’infidélité) c’est seulement une position politique.

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