Margarete Buber-Neumann, épouse d’un
responsable communiste allemand, fuit le nazisme en 1937 pour Moscou. Le couple
est accusé de déviationnisme. Son mari est arrêté, jugé, il disparaît, sans
doute exécuté. Margarete est déportée en Sibérie. En 1940, elle est livrée à la
Gestapo par Staline, avec d’autres
antifascistes allemands, et déportée à
Ravensbruck.
Elle
écrit son expérience dans Prisonnière de
Staline et d’Hitler, Le Seuil 1949.
En 1949, elle témoigne au procès Kravchenko (auteur de « J’ai choisi la liberté), et pour la
première fois, compare les camps hitlériens et les camps staliniens.
Je
n’ai pas lu son livre quand il est paru. Je n’ai pas lu sa déposition au procès
Kravchenko. J’ai lu « J’ai choisi la
liberté à la bibliothèque de la ville de Saint-Quentin. Je ne l’ai pas
acheté, bien évidemment. Mais à l’époque, le fait d’aller aux sources, de lire
le diable, était d’une folle audace. Je trouvais dans ce livre des arguments
supplémentaires pour mes convictions communistes.
Quand
elle a témoigné au procès Kravchenko, la presse communiste s’est déchaînée
contre ce témoin qui osait comparer Ravensbrück et le Goulag. Elle fut traînée
dans la boue.
Depuis,
je cite son expérience quand on me reproche de comparer le stalinisme et le
nazisme. Elle a le droit de comparer
puisqu’elle a subi les deux systèmes. Personnellement, quand j’affirme qu’on
peut comparer (dans éloge de l’infidélité)
c’est seulement une position politique.
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