Biarritz. Réunion de La
République en Marche 13/12/18.
Si j’ai bien compris la
convocation, il ne fallait pas donner trop de publicité à la réunion du comité La
République en Marche de Biarritz. Elle aurait pu être dérangée. Par les temps
qui courent.
Effarement. Je me rappelle il y a
trois ans. Une réunion du PS perturbée par la CGT et les abertzale. Nous nous
sommes réunis dans un jardin privé. J’ai demandé un communiqué de protestation
public. Frédérique Espagnac m’a répondu : Protester « c’était
mettre de l’huile sur le feu ». Il n’y a pas eu de protestation. Au Pays
Basque français, on est habitué à courber l’échine devant les coups de force.
Vincent Bru député de la
république s’incline devant les artisans de la paix, il inaugure une sculpture
de la honte. Cinq citoyens manifestent contre la sculpture. Il s’incline devant
les parapluies et dit haut et fort que le ralliement aux artisans de la paix
était, je cite, une « connerie ». Guy Lafite écrit courageusement un
texte contre la dérive identitaire de La République en Marche 64 dirigée par
Loic Corrégé. Loïc Corrégé met le texte à la poubelle. Guy Lafite garde
courageusement ce texte dans la poche. Il me dit courageusement qu’il aurait dû
le publier.
Tant de courage m’impressionne.
On discute des gilets jaunes. On
dit qu’il est impossible de discuter avec eux. Qu’ils disent tout et son
contraire. Mais la question n’est pas là. La question pour ceux qui gouvernent,
pour ceux qui se battent contre les extrêmes de gauche et de droite, la question
est de comprendre le mouvement, et ensuite d’intervenir, ne pas se taire.
Je me rappelle. Excusez-moi d’avoir
des souvenirs. J’avais quitté le PCF pour le PS et je constatais à quel point les militants socialistes
étaient impressionnés par les militants communistes. Leur détermination, leur
engagement. Ils donnaient la parole aux ouvriers alors que le PS était composé
de petits-bourgeois, d’enseignants. Ceux dont Karl Marx et Lénine dénonçaient
le pusillanime. Dans les réunions du PS, j’ai expliqué qu’il fallait répondre,
ne pas se laisser impressionner, que le réformisme avait fait pour les ouvriers
beaucoup plus que toutes les phrases révolutionnaires.
Je retrouve cette fascination
devant le mouvement des gilets jaunes. Gavroche sur les barricades est beaucoup
plus tendance qu’un syndicaliste qui entre à l’ENA. C’est comme ça que les gens
d’en haut aiment le peuple : inorganisé, inarticulé, incapable de
gouverner.
Mais haut en couleur. Enfin les
gens qui ne parlent pas prennent la parole. Il faut les entendre.
Beaucoup de responsables,
syndicaux, intellectuels, économistes, des amis du président, mettaient en garde
contre l’aspect unilatéral de la politique économique ; Personne ne les
écoute. Les niais. Ils auraient mis un gilet jaune, pris une boule de pétanque et brisé la vitrine
de la bijouterie Boucheron place Vendôme, on les aurait écoutés.
Pouvait-il faire autrement ?
Le gouvernement ne dispose d’aucun mouvement, d’aucun parti. Des militants qui
seraient prêts à mener une bataille politique contre ce glissement vers une
situation à l’italienne.
Tant que cette situation durera,
tant qu’il n’y aura personne entre le gouvernement et la société, le gouvernement
sera démuni devant un mouvement social déterminé.
Notamment pour les prochaines
élections municipales. Tant de questions qui ne pourront jamais être affrontées
par des cercles mystérieux. Tant de questions qui doivent être discutées par le
plus grand nombre : l’hôtel du Palais, faut-il le conserver ou le vendre ?
Les logements sociaux : faut-il mener campagne ? La question des
alliances. Avec qui ? Avec les abertzale, qui ont décidé de présenter leur
liste ? Sur quel programme ? La place de la langue basque dans les
écoles. Actuellement, Vincent Bru se trouve du côté de Seaska contre le
ministère de l’éducation nationale. On en discute ?
Allons-nous
laisser quelques élus discuter de tout ça ? Faudra-t-il mettre des gilets jaunes pour être
entendus ?
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