vendredi 14 décembre 2018

une réunion d'un comité en marche à Biarritz.


Biarritz. Réunion de La République en Marche 13/12/18.

 

 

Si j’ai bien compris la convocation, il ne fallait pas donner trop de publicité à la réunion du comité La République en Marche de Biarritz. Elle aurait pu être dérangée. Par les temps qui courent. 

 

Effarement. Je me rappelle il y a trois ans. Une réunion du PS perturbée par la CGT et les abertzale. Nous nous sommes réunis dans un jardin privé. J’ai demandé un communiqué de protestation public. Frédérique Espagnac m’a répondu : Protester « c’était mettre de l’huile sur le feu ». Il n’y a pas eu de protestation. Au Pays Basque français, on est habitué à courber l’échine devant les coups de force.

 

Vincent Bru député de la république s’incline devant les artisans de la paix, il inaugure une sculpture de la honte. Cinq citoyens manifestent contre la sculpture. Il s’incline devant les parapluies et dit haut et fort que le ralliement aux artisans de la paix était, je cite, une « connerie ». Guy Lafite écrit courageusement un texte contre la dérive identitaire de La République en Marche 64 dirigée par Loic Corrégé. Loïc Corrégé met le texte à la poubelle. Guy Lafite garde courageusement ce texte dans la poche. Il me dit courageusement qu’il aurait dû le publier.

 

Tant de courage m’impressionne.

 

On discute des gilets jaunes. On dit qu’il est impossible de discuter avec eux. Qu’ils disent tout et son contraire. Mais la question n’est pas là. La question pour ceux qui gouvernent, pour ceux qui se battent contre les extrêmes de gauche et de droite, la question est de comprendre le mouvement, et ensuite d’intervenir, ne pas se taire.

 

Je me rappelle. Excusez-moi d’avoir des souvenirs. J’avais quitté le PCF pour le PS et je constatais  à quel point les militants socialistes étaient impressionnés par les militants communistes. Leur détermination, leur engagement. Ils donnaient la parole aux ouvriers alors que le PS était composé de petits-bourgeois, d’enseignants. Ceux dont Karl Marx et Lénine dénonçaient le pusillanime. Dans les réunions du PS, j’ai expliqué qu’il fallait répondre, ne pas se laisser impressionner, que le réformisme avait fait pour les ouvriers beaucoup plus que toutes les phrases révolutionnaires.

 

Je retrouve cette fascination devant le mouvement des gilets jaunes. Gavroche sur les barricades est beaucoup plus tendance qu’un syndicaliste qui entre à l’ENA. C’est comme ça que les gens d’en haut aiment le peuple : inorganisé, inarticulé, incapable de gouverner.

 

Mais haut en couleur. Enfin les gens qui ne parlent pas prennent la parole. Il faut les entendre.

Beaucoup de responsables, syndicaux, intellectuels, économistes, des amis du président, mettaient en garde contre l’aspect unilatéral de la politique économique ; Personne ne les écoute. Les niais. Ils auraient mis un gilet jaune,  pris une boule de pétanque et brisé la vitrine de la bijouterie Boucheron place Vendôme, on les aurait écoutés.

 

Pouvait-il faire autrement ? Le gouvernement ne dispose d’aucun mouvement, d’aucun parti. Des militants qui seraient prêts à mener une bataille politique contre ce glissement vers une situation à l’italienne.

 

Tant que cette situation durera, tant qu’il n’y aura personne entre le gouvernement et la société, le gouvernement sera démuni devant un mouvement social déterminé.

 

Notamment pour les prochaines élections municipales. Tant de questions qui ne pourront jamais être affrontées par des cercles mystérieux. Tant de questions qui doivent être discutées par le plus grand nombre : l’hôtel du Palais, faut-il le conserver ou le vendre ? Les logements sociaux : faut-il mener campagne ? La question des alliances. Avec qui ? Avec les abertzale, qui ont décidé de présenter leur liste ? Sur quel programme ? La place de la langue basque dans les écoles. Actuellement, Vincent Bru se trouve du côté de Seaska contre le ministère de l’éducation nationale. On en discute ?

 

Allons-nous laisser quelques élus discuter de tout ça ? Faudra-t-il  mettre des gilets jaunes pour être entendus ?

 

 

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