Non, ce n’était
pas mieux avant,
de Johan Norberg, Plon. Recension par Roger Pol Droit, le monde, 2 juin 2017.
Thèse
du livre : le monde va mieux, notre présent est mieux que le passé. Les
famines ont pratiquement disparu, la durée de vie a augmenté, la grande
pauvreté a reculé de 42% en 1981 à 10% (2013) de la population mondiale.
L’illettrisme est passé de 80% de la population mondiale à 15 % en 2017. Les
humains sont plus riches, en meilleure santé, dans des logements plus
confortables, sont plus instruits et travaillent moins. Le monde actuel est
moins violent, plus égalitaire, et moins pollué.
Pour autant, le monde n’est pas le meilleur
possible, mais l’auteur prend le contre-pied du catastrophisme ambiant, qui est
fait d’ignorance et de complaisance envers l’apocalypse. « Une révolution
a rendu notre monde plus protecteur et plus sûr…cette révolution est invisible
alors que les malheurs du monde s’affichent bruyamment ».
La
propension à se lamenter est une vieille affaire : « nous sommes
arrivés en des temps mauvais, et le monde est devenu très vieux et malfaisant.
Les hommes politiques sont corrompus, les enfants ne respectent plus leurs
parents ». C’est le texte d’une stèle chaldéenne trois mille huit cents
ans avant JC.
La
discussion ne prend pas une ride. Elle est d’abord politique. Si tout va mal,
il faut tout changer, radicalement. Rappelez-vous les discours électoraux, les
candidats décrivent une société à la dérive. Comment ceux qui les écoutent ne
vont pas directement se jeter dans la rivière la plus proche est un mystère. Extrême
droite, extrême gauche, le discours était proche.
Mais
-j’allais dire en même temps- il est vrai que mieux ça et plus scandaleux ce
qui ne va pas. Si les soins sont gratuits, ne pas y accéder est l’horreur. Il en
va ainsi pour tous ce qui est décrit par Norberg : logements, éducation. Le
monde supporte mieux un manque généralisé qu’une défaillance marginale.
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