samedi 5 août 2017

le pays basque est trop précieux pour l'abandonner aux abertzale


Le Pays Basque est trop précieux pour l’abandonner aux abertzale



         Les nationalistes étaient minoritaires en Pologne et le changement conduit par Solidarnosc fut salué joyeusement par tous les progressistes d’Europe. Ils sont maintenant majoritaires et piétinent les valeurs fondatrices de l’Union européenne. Quel rapport avec le Pays Basque ?

         Les nationalistes étaient minoritaires en Turquie et ils sont désormais au pouvoir. Ils célèbrent l’inscription des valeurs religieuses dans les lois civiles et clivent les Turcs en « vrais » ou « faux » citoyens. Erdogan veut analyser l’ADN des députés germano-turcs qui ont voté pour la reconnaissance du génocide arménien. Quel rapport avec le Pays Basque ?

         Les nationalistes flamands creusent toujours plus profond la division de la Belgique, en s’appuyant surtout sur des revendications linguistiques qui dessèchent la langue et la transforment en outil politique. Quel rapport avec le Pays Basque ?

         Les nationalistes irlandais, catholiques et protestants, ont réussi à force de crimes et de sectarisme, à diviser profondément la société nord-irlandaise.Le président du Sinn Féin, Gerry Adams, est accueilli avec enthousiasme par les patriotes basques.

         Les nationalistes corses étaient minoritaires et ils dirigent désormais l’île. Leurs priorités : amnistie pour les prisonniers corses, officialisation de la langue corse, statut de résident. Ils partagent les Corses en « vrais » citoyens et les « faux ». Les abertzale célèbrent dans leurs publications et dans leurs discours les progrès des nationalistes corses qu’ils donnent en exemple.

         Les nationalistes basques sont minoritaires au Pays Basque français mais ils ont réussi à faire voter une intercommunalité basque dont la seule légitimé est d’ordre identitaire. Le président de la nouvelle communauté se nomme Lehendakari. La nouvelle communauté officialise la langue basque, négocie avec l’ETA pour un désarmement de théâtre, demande l’amnistie des prisonniers en ignorant leurs victimes. Une carte de résident n’est pas encore envisagée.

         Actuellement, le Pays Basque est ouvert au monde, par son économie, par sa culture. Il brille par ses festivals du film latin, par les ballets Malendain, par son tourisme éclectique, par ses écrivains et ses artistes. Si les nationalistes viennent au pouvoir, ils transformeront le basque en langue administrative, demanderont que les crédits soient réservés aux artistes basques. Ils voudront une université de plein exercice, comme celle de Corte où le seul syndicat étudiant est le syndicat nationaliste qui obtient 90 pour cent des voix aux élections.

         Le danger est là. Le Pays Basque est menacé de repli sectaire, de renfermement culturel, d’isolement politique.

         Le danger pour le Pays Basque n’est pas un nationalisme militant : il a toujours été présent. Le danger est l’indifférence, la passivité ou le suivisme à son égard. Les élus, les partis non nationalistes, les associations se précipitent pour être au premier rang des soins palliatifs aux etarras épuisés. Ils soutiennent les aspirations patriotes. Demain, ils diront qu’ils n’ont pas voulu ça.


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