On l’appelait l’emmerdeur.
Une maison est
incendiée à Hélette par de jeunes patriotes pour qui le Pays Basque n’est pas à
vendre. Le maire d’Hélette proteste : les propriétaires étaient une bonne
famille basque qui envoie ses enfants dans une ikastola. Une lettre ouverte
protestant contre l’incendie recueille trente signatures, dont cinq conseillers
municipaux de Biarritz. Pas une ligne de cette lettre dans les journaux locaux.
Un projet de
bétonnage de la plage Marbella à Biarritz est contesté par huit mille
signatures. Tous les jours ou presque, la presse locale rend compte de la fièvre.
Le projet est retiré, on se congratule.
En 1960, au Lycée
Saint-Louis, le proviseur marie sa fille. Cérémonie religieuse dans la chapelle
du Lycée, sortie de la messe encadrée par les Cyrards en tenue. À l’époque, la
classe de Saint-Cyr était connue pour ses sympathies à l’égard de l’OAS. J’envoie
une lettre publique de protestation. Je suis convoqué par le proviseur, mes
collègues me reprochent d’avoir troublé la tranquillité d’un établissement
prestigieux.
Au mois de
décembre prochain, une nouvelle cérémonie de soutien à l’égard des patriotes
basques emprisonnés rassemblera tous les partis, tous les élus, anciens et
nouveaux. Ils piétineront les tombes des cibles de l’ETA. Je porterai ma
pancarte « je réclame pour les prisonniers basques les droits que l’ETA a
refusés à ses victimes ».
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