jeudi 17 août 2017

des victimes dans les deux camps




Dans le Pays Basque espagnol, des procès ont lieu contre des humoristes qui se moquent des victimes de l’ETA (Le monde : 4 février 2017). Tout le monde s’accorde à fustiger leur mauvais goût, mais certains disent que le mauvais goût ne devrait pas être puni de prison. Pour Marimar Blanco, présidente de la fondation des victimes du terrorisme, sœur d’un élu du PP assassiné par l’ETA en 1997, « aucun message dénigrant les victimes ne doit rester impuni » de la même façon que les insultes aux victimes de la Shoah sont punies par la loi.

Sur la question des victimes se mène une bataille politique qui nous concerne aussi. La gauche abertzale a renoncé à la terreur, mais elle défend l’amnistie pour les etarras  afin de clore un conflit qu’elle présente comme ayant fait des victimes « dans les deux camps ». Pour le philosophe Fernando Savater : confondre bourreaux et victimes « c’est prolonger par les mots le travail des terroristes ».  

C’est exactement ce qu’il se passe au Pays Basque français. Les blanchisseurs de la terreur se congratulent parce qu’ils ont eu  l’audace de parler « de toutes les victimes ». Quand les élus de tous bords, au garde-à-vous à l’appel de la gauche abertzale, reprennent l’expression pour répondre aux accusations d’oubli des victimes de l’ETA, ils n’en reviennent pas de leur intrépidité. Se rendent-ils compte qu’ils confondent ainsi bourreaux et victimes, qu’ils acceptent la thèse la gauche abertzale qui parle des « victimes dans les deux camps ».

Comme disait Trump à propos des manifestants de Charlottesville, « il y a des victimes et des  gens biens dans les deux camps ». Ça  vous met en colère ? Au Pays Basque français, « il y a des victimes dans les deux camps », c’est tous les jours. Ça met moins de gens en colère.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire