En
Irlande, dans les campagnes éloignées, la double signalisation s’interrompait
parfois et ne restaient que les panneaux en gaélique que les touristes perdus
recherchaient en vain sur leur carte routière.
Au
Pays Basque dans les campagnes de l’intérieur, parfois de fougueux patriotes
effacent les panneaux en français pour ne laisser que les noms basques
indéchiffrables aux regards voyageurs.
Si
on barbouillait de peinture noire les panneaux en gaélique ou en basque,
personne ne se perdrait. Si on barbouille de peinture noire les panneaux en
français ou en anglais, l’ombre de l’incompréhension s’abat sur une majorité d’excursionnistes.
Telle est la réalité.
Comment
faire ? La langue minorée n’est connue que par des bilingues. Elle ne se
parle plus dans les cours de récréation ni devant les machines à café. Elle n’est
plus indispensable. Les journaux en langue minorée feraient tous faillite s’ils
n’étaient pas lourdement subventionnés. La plupart publient un mixte
d’articles, basques, gaélique, français anglais.
Si
les patriotes bascophones veulent se faire comprendre, ils doivent s’exprimer
dans la langue majoritaire, Vous les défenseurs de la langue, regardez cette
réalité. Posez-vous la question : pourquoi est-ce que je vais apprendre le
basque ? Faites que ce soit un plaisir et pas un engagement politique, Faites
que ce soit une ouverture et pas un sacerdoce. Une récompense et pas une
punition. Une culture et pas une exclusion. Ne faites pas de la langue un
carcan identitaire. Ne commencez pas par cette dérisoire maculation qui punit
et exclut.
TB
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