mercredi 9 août 2017

mélenchon et le front




Je voudrais répondre à plusieurs correspondants qui s’indignent que je mette sur le même plan les insoumis et les frontistes. Premier élément de réponse : les « insoumis » ont pris la place du PCF et dans la forme comme sur le fond, Mélenchon est le moderne Marchais. Pour moi, ce n’est pas un compliment. Même assurance dogmatique, même mépris des adversaires (en vrac, les journalistes, les communistes historiques, les socialistes). Sur des points non négligeables, l’héritage stalinien du PCF se retrouve : sympathie pour des régimes indéfendables, refus de condamner les crimes staliniens au parlement européen, considérer la social-démocratie comme l’ennemi principal. Ce qui s’est exprimé à l’époque Marchais pour le « vote révolutionnaire » pour Giscard contre Mitterrand, et à l’époque Mélenchon, par l’abstention révolutionnaire au deuxième tour des élections présidentielles.

En admettant ces points, la question reste : pouvait-on hier mettre sur le même plan les communistes et les fascistes, aujourd’hui les insoumis et les frontistes ? Pendant longtemps, qui osait simplement un début de comparaison était mis au ban de la gauche. Puis on a osé, de plus en plus. J’ai écrit un livre sur le sujet : « Éloge de l’infidélité » où j’osais la comparaison.

Ce qui est commun à tous est le refus de considérer les libertés communes comme fondamentales. Cette communauté de vue permet de danser la valse avec des nazis autrichiens et la salsa au-dessus des prisons cubaines.

Sujet ancien et dépassé ? Non. Quand les chavistes mettent les opposants en prison ou massacrent les manifestants, un certain gauche hésite à condamner. Quand Erdogan et Poutine emprisonnent les journalistes et massacrent des manifestants, une certaine droite hésite à les condamner.

Plus important : entre la gauche radicale et la droite extrême se retrouve la même haine de l’Europe qui se manifeste par un repli sur l’hexagone.

Enfin, un élément qui n’a rien à voir avec la présente discussion : quand Mélenchon a affronté Marine Le Pen, il a été battu. Quand Macron a affronté Marine Le Pen, il a gagné.


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