Xabi
Larralde a témoigné en faveur des meurtriers de deux gardes civils à Capbreton,
en avril 2013. « Si la Nation basque existe, elle doit avoir les mêmes
droits que les autres États. Le constat qui s’impose aujourd’hui est que du
19ème siècle jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas une génération de jeunes basques
qui n’aient pas pris les armes pour revendiquer des droits qu’ils jugeaient
légitimes ».
Telle
est la justification de la lutte armée de l’ETA. Les États français et
espagnols sont des états impérialistes qui refusent au peuple basque le droit à
l’auto-détermination. L’ETA a engagé sa lutte armée sous le régime de Franco et
ses actions étaient alors largement légitimées par l’absence de démocratie en
Espagne. Après la mort de Franco et il fallut justifier la poursuite de la
lutte armée. La mort de Franco n’avait rien changé : France et Espagne
restaient des nations impérialistes.
La
difficulté politique est la suivante. L’ETA a renoncé à la lutte armée en 2011.
Le caractère impérialiste des états espagnol et français est toujours dénoncé
dans les mêmes termes. Si l’impérialisme est le même, pourquoi arrêter la lutte
armée aujourd’hui ? En renonçant à la lutte armée en 2011, l’ETA condamne à
postériori ses activités terroristes. C’est pourquoi il est si difficile
d’arrêter. Comment appartenir à la première génération de jeunes basques qui ne
prend pas les armes pour revendiquer des droits qu’ils jugent toujours légitimes ?
C’est
pourquoi il est si important de légitimer par des gestes symboliques les
actions de ceux qui sont toujours considérés comme des héros ou des martyrs.
C’est pourquoi les manifestations pour les prisonniers, les rassemblements pour
un désarmement factice sont cruciaux. Il s’agit d’oublier que l’ETA déclare en
cessant le feu, qu’elle a été pendant cinquante ans une organisation de forcenés
ineptes pour qui le fusil et la bombe tenaient lieu de réflexion.
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