lundi 7 août 2017

désenchantement




Désenchantement



Trois mois c’est peu.

J’ai soutenu Macron, j’ai voté pour lui, j’ai aimé la manière dont il a formé son premier gouvernement, dont il s’est débarrassé sans barguigner des ministres étonnés, dont il a su rassembler des compétences de gauche et de droite. Le gouvernement a été renouvelé, l’Assemblée nationale est fraîche. Dans le domaine des relations internationales, le président fait bouger les lignes. J’espérais dans le domaine politique la même invention. Je l’attends toujours. Après trois mois, je ne suis pas mécontent, je suis inquiet pour l’avenir.

Encore une fois, la pesanteur sociologique fait émerger des élites dont la première caractéristique est l’entre soi. Tous ces gens portent un uniforme. Pas dans leur vêtement, mais dans leur tête. Comment n’ont-ils pas vu collectivement qu’une ponction de cinq euros sur l’aide au logement aurait des effets désastreux ? Personne pour sonner l’alerte ? Par quels moules sont-ils passés pour être à ce point insensibles ?

Quand le ministre de l’intérieur parle des migrants, il évoque les organisations humanitaires d’un strict point de vue politique, froid, sans émotion, sans un mot pour saluer leur travail patient, sans un mot de sympathie. Répondre aux urgences ne ferait que rendre notre pays attractif aux gens en galère.  Ne méritent-ils pas un mot chaleureux pour leur travail ?

Sur la loi de la moralisation, ça marche. Pour la réforme du droit du travail, les choses avancent. Et pourtant je suis inquiet. Une machine sans âme qui ne fait pas vibrer.

Je voudrais leur dire à tous qu’ils s’inquiètent davantage des années qui viennent. Leur responsabilité est énorme et c’est l’aune de cette responsabilité qu’ils doivent travailler. Ne pensez pas petit. S’ils n’arrivent pas à l’emporter dans les têtes et dans les cœurs, c'est à dire à faire en permanence de la politique, il ne restera plus face dans notre pays que les impasses radicales et les haines extrêmes, les insoumis contre les frontistes. La politique, aujourd’hui, c’est d’abord éviter cet avenir-là.






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