Un communiqué des
blanchisseurs du Pays Basque français (10 octobre 2019) proteste contre le
refus de mise en liberté de Frédéric Haramboure, condamné pour activités
terroristes en bande armée. Le prisonnier est malade, il a droit à une
libération (trente ans de prison). Nos élus sont mécontents, ce refus crée
« frustration et colère ». Tous leurs efforts depuis dix ans pour
construire une société pacifiée « sont remis en cause par un désir de
vengeance ».
Ce texte est signé
par Jean-René Etchegaray, Max Brisson, Michel Veunac, Vincent Bru, Frédérique
Espagnac… LR, Modem, PS, EELV. Vos maires, vos élus.
La position de
l’Observatoire du Pays Basque n’a pas changé : nous demandons pour les
prisonniers condamnés le respect des règles que l’ETA a refusé à ses victimes.
Ce communiqué appelle
plusieurs remarques. Il rappelle les efforts pour une société pacifiée depuis
dix ans. Dix ans ? Les efforts de ces blanchisseurs ont commencé quand
l’ETA a été vaincue par les manifestations de la société civile au Pays Basque
espagnol, par la coopération entre les états français et espagnols. Quand la
société basque espagnole était frappée par la terreur, les assassinats, les
rackets, les menaces, nos élus ne sont jamais intervenus. Ils n’ont jamais
manifesté aux côtés de Basta Ya ! Quand les Basques espagnols en avaient
tant besoin.
Quand l’ETA était en
activité, nos élus n’ont jamais demandé qu’elle cesse ses meurtres. Ils n’ont
jamais demandé sa dissolution. Ils se sont réveillés quand l’ETA a disparu pour
dénoncer l’immobilité des Etats qui l’ont vaincue.
Aujourd’hui encore,
ils se préoccupent des prisonniers dans le mépris total de leurs victimes.
Quand les prisonniers sont libérés, les séparatistes organisent des
manifestations de liesse qui sont des insultes aux familles des victimes. Nos
élus se taisent.
Nos élus vont voir
les prisonniers dans leur cellule. Ils recueillent leurs demandes, ils
négocient avec ETA pour la remise des armes. Ils n’ont jamais eu le temps ou la
volonté d’aller dialoguer les associations de victimes outre Bidassoa. Ils
n’ont jamais eu le temps ou la volonté d’aller saluer les quelques victimes qui
vivent au Pays Basque français, dans leur commune, mutilés, abîmés,
silencieuses. Elles n’ont jamais reçu la visite de nos élus blanchisseurs. Pour
les prisons, ils trouvent le temps, la volonté, ils discutent, ils
s’entretiennent. Ils blanchissent jour après jour.
Ces élus républicains
évoquent « frustration et colère ». Se préparent ainsi à justifier la
violence séparatiste. ?
J’ai demandé à
intervenir à une « journée de réflexion » sur les prisonniers
organisé par les blanchisseurs pour
présenter ces quelques idées. Je vous tiendrai au courant.
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