dimanche 6 octobre 2019

la violence, on n'imagine pas la violence...


La violence, on n’imagine pas la violence.



Le Royaume-Uni moderne s’est constitué au 16ème siècle en rupture avec Rome. Le chef de l’église établie (anglicane) était désormais le monarque. Un pays protestant pour les protestants. Les non-protestants maintenus, catholiques, protestants dissidents, Juifs, Quakers… devenaient des étrangers. Les conflits extérieurs se menaient entre pays protestants, l’Angleterre, les Pays-Bas, et les nations catholiques, France, Espagne. La révolution de 1640 mit aux prises des protestants contre une monarchie papiste. Guillaume d’Orange vint rétablir l’ordre protestant.



Les catholiques furent exclus de la citoyenneté. Ni le droit de vote, ni le droit de se présenter aux élections. Ni d’accéder à des fonctions d’état.



Les pamphlets, les discours, les sermons anticatholiques se multipliaient. Ils appartiennent à une religion qui ne reconnait pas le système politique du pays. Une religion qui leur interdit toute assimilation, toute appartenance à la citoyenneté. Ils apportent leur allégeance à des autorités étrangères et en cas de conflit, ils seraient une cinquième colonne. Leur religion leur interdit toute limitation des naissances et les familles nombreuses vont bientôt submerger les familles de souche. Ils massacrent ceux qui n’appartiennent pas à leur religion là où ils sont au pouvoir.  L’Inquisition et la Saint-Barthélemy étaient invoquées comme preuves.



La religion les rendait étrangers dans les pays où ils étaient nés. Pour l’éternité.



            Ainsi les protestants des Îles Britanniques au 18ème et 19ème siècle parlaient des catholiques, étrangers par leur religion. Ils ne pouvaient s’assimiler que s’ils renonçaient à leur religion, s’ils renonçaient à considérer le pape comme l’autorité suprême. Ils devaient accepter que le protestantisme était religion d’état et le monarque chef de l’église établie.



            Beaucoup se convertirent, mais on leur rappelait leur origine. Comme les marranes. Juif un jour juif toujours. Catholique un jour, catholique toujours. Musulman un jour, musulman toujours.



C’était un vocabulaire de guerre civile.  Les guerres civiles suivaient les discours et les discours suivaient les guerres civiles.



Il a fallu beaucoup de morts pour que le Royaume-Uni devienne pluriel, accepte et intègre les citoyens de toutes religions. Pour que la République d’Irlande devienne un pays laïc où protestants et catholiques vivent paisiblement côte à côte.



            Il fallut du sang et des morts.



            Les sergents-recruteurs de ces guerres se nomment Sabino Arana, Edouard Drumont, Ian Paisley, Eric Zemmour.

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