En réponse à
ma persistante question sur l’oubli des victimes de l’ETA, FX Menou, le
suppléant de Vincent Bru, m’envoie ce texte de Brisson, qui est un appel à
manifester le 9 décembre dernier. (Huffington Post, 23 novembre 2017)
Ce texte
confirme le refus de mener la bataille des idées contre l’abertzalisme. Sont mis
dans le même sac des « souffrances » du Pays Basque les attentats
terroristes de l’ETA, les actions criminelles des groupes paramilitaires, la guérilla
urbaine et la répression policière. 850 victimes, des procès, des prisonniers. Pas
sûr que Madame Erignac aurait apprécié un tel signe d’égalité entre les
assassins de son mari et la police qui les a arrêtés. Pas sûr que le mari de
Yoyès aurait apprécié que soient regroupés dans la même réprobation le tueur de
Yoyès et les gardiens de prison. La soumission à l’adversaire se poursuit avec
la reprise mot pour mot de ses éléments de langage. En 2011, l’ETA a déclaré unilatéralement la fin de la violence
armée. Et depuis cette déclaration unilatérale, en face, ils n’ont rien fait. Que
voulait donc l’ETA, un traité de paix entre d’une part les États français et
espagnols. ? Quand une organisation terroriste cesse le feu, ce n’est
jamais à la suite de décisions « bilatérales » qui mettraient sur le
même plan une société démocratique et une bande armée.
L’ETA poursuit.
Nous avons cessé le feu. Il faut régler maintenant la question des prisonniers.
Non, excusez-moi, c’est Brisson qui parle : « le sort des détenus
cristallise toutes les attentes ». La France doit montrer l’exemple, c’est
un préalable. La question des prisonniers reste celle qui fait se perpétuer les
ressentiments et parfois les haines des mères ou des enfants.
Max Brisson
parle effectivement des victimes. De toutes les victimes. Assassins et cibles
civiles. Prisonniers et policiers. Djihadistes et spectateurs du Bataclan. Il
ajoute : c’est un préalable. Il ne dit pas que la dissolution de l’ETA est
un préalable. Il ne dit pas que le pardon demandé est un préalable. Il dit que
le sort des prisonniers « cristallise toutes les attentes » et c’est
pourquoi il se prépare à aller manifester le 9 décembre derrière la banderole « nous
les voulons à la maison ». C’est le maintien en prison des assassins qui
perpétue les ressentiments. Pas le refus de demander pardon, pas le refus de se
dissoudre.
Les familles
de Miguel Angel Blanco et de Yoyès demandent elles aussi, en vain, le retour à
la maison. Max Brisson entend l’ETA, il est sourd à ses victimes.
FX Menou m’avait
promis un texte de Vincent Bru sur la question des victimes, mais il ne l’a pas
encore trouvé. Si c’est la même veine, il peut arrêter de chercher. Ceux qui n’entendent
que les bourreaux, ceux qui ne distinguent pas prisons et cimetières, ceux qui
parlent de prisonniers politiques pour des prisonniers basques condamnés pour
activités terroristes en bande armée, je les trouve directement sur le site des
abertzale.
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