Demander
pardon
Dans
la vie courante, je vous demande pardon signifie que j’ai commis un acte que je
regrette, que je ne referais pas. C’est pourquoi il est si difficile pour l’ETA
de demander pardon. Demander pardon, c’est se repentir, dire que le maintien
dans la terreur de la société basque pendant si longtemps était une grave
erreur.
C’est
pourquoi tous ceux qui pensent que la terreur de l’ETA ne fut pas une grave
erreur ne la prient pas non plus de demander pardon. Et tous ceux qui pensent
le contraire expriment une opinion claire en réclamant le pardon de la part de l’ETA.
Je
comprends moins bien les personnes opposées au terrorisme qui hésitent à faire
pression sur l’ETA pour qu’elle demande pardon. Elles ont du mal à condamner ce
terrorisme-là. Elles n’hésitent pas à condamner des terrorismes lointains, mais
celui-ci, elles ont du mal.
La
tendresse de la société basque française pour le terrorisme basque est
inquiétante pour l’avenir. Vous me pardonnerez d’être insistant, dans la
bataille d’idées qui ne cesse pas, dans le combat contre les monstres, il n’y a
pas trois côtés. Impossible de garder l’équilibre sur le mur qui sépare
barbarie et démocratie. Il n’y a pas trois côtés aux barricades. Il faut choisir.
On peut ne pas choisir en fermant les yeux et en se bouchant les oreilles. Mais
si vous ne dormez pas, vous ne pouvez pas vivre dans l’ambiguïté.
Regardez
le monde autour de vous : partout où monte une marée brune, elle se
manifeste par une tendresse envers les barbares nationaux, un refus de juger
les monstres, une censure à l’égard des historiens et des centres de mémoire.
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