Ils
se croient à l’abri.
Pourquoi
les élus des partis républicains suivent-ils moutonnièrement les indications
routières des nationalistes basques ? On comprend tout à fait la stratégie
des abertzale. Réclamer un statut officiel pour la langue basque, conserver le
territoire pour les résidents, demander le blanchiment de la terreur en
transformant les prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en
bande armée en victimes du conflit. Ils demandaient un département, on leur a
donné une agglo. Pas à pas, ils grignotent, ils avancent, ils plantent leur
drapeau. Mais pourquoi les élus de la République jettent-ils leur écharpe aux
orties ? Hier députées socialistes, aujourd’hui Vincent Bru, Max Brisson,
Jean-René Etchegarray, qui ne sont pas des nationalistes, pourquoi reprennent-ils
en chœur les revendications identitaires, sur la langue, le territoire, les
prisonniers ?
Une
première explication est simplement électorale. Tous ceux qui ont été battus à peu
de voix près sont convaincus qu’en agitant l’ikurina, ils pourront rattraper
leur retard. Sylviane Alaux et Colette Capdevielle ont désormais tout leur
temps pour réfléchir à cette tactique. Une
deuxième explication est plus noble. Ils sont réellement des défenseurs de l’identité
basque, de la langue, de ses martyrs. J’ai plus de doute sur cette deuxième
hypothèse. Je ne les vois pas se presser dans les cours de basque et si parfois
ils s’inscrivent à une formation payée par les fonds publics, c’est plus pour
le faire savoir que pour apprendre la langue.
Plus
convaincante l’idée que la meilleure manière de combattre le nationalisme est
de reprendre ses revendications et ses idées. Les Républicains ont tenté cette
stratégie avec le FN. Ils lui ont ainsi donné la première place à droite. Si
tous ces élus obtiennent le même résultat au Pays Basque, ils seront aussi sûrement
éliminés que leurs collègues de Corse.
Cela,
ils le savent mieux que moi, je ne leur apprends rien. Et pourtant, ils
continuent de batifoler dans les plaines identitaires. Il reste alors une
hypothèse. Ils se croient protégés par le pouvoir jacobin. Ils applaudissent
Macron à Bastia et le sifflent à Bayonne. Macron les protège d’une dérive
identitaire et populiste. Ils sont républicains à Paris, voyez mes ailes, et
patriotes au Pays Basque, voyez mes poils.
En
Hongrie, en Pologne, en Autriche, en Israël, la victoire des populismes
est faite de ces misérables faiblesses, ces douloureuses couardises, ces inquiétantes
soumissions. En d’autres temps, on disait un lâche soulagement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire