Exposition Zigor, Artiste
basque. Il se présente comme sculpteur basque. S’il décide d’être un artiste
basque, il en va de sa liberté absolue. Il est reconnu dans tout le Pays Basque
comme un artiste basque. J’aime beaucoup ses sculptures, ses vagues en bronze,
ses arbres en pierre, ses formes en bois. J’aime ses photos, ses peintures, ses
esquisses qui précèdent la mise en forme.
Dans des parcs en plein air, j’ai vu les immenses sculptures de
Henry Moore et de Barbara Hepworth. Ils se présentent, on les présente, comme
des artistes modernes, internationaux. Ils sont bien entendu couverts d’honneur,
de médaille, de commandes, mais jamais on ne les qualifie d’« artistes
anglais », et encore moins d’artistes britanniques. Mais Zigor se présente
comme « artiste basque », un adjectif qu’il ne peut pas expliquer, il
faut se « sentir » basque, dit-il, laisser l’identité basque vous envahir
le corps, tous les sens, quand il se promène dans la montagne ou va pécher dans
les ruisseaux des Pyrénées.
Le jour du vernissage de cette remarquable exposition, les élus,
les conseillers, l’entouraient de leurs sourires, de leur bienveillance. Je
voyais Zigor de dos, sur fond de sourires. De ces sourires, j’étais en dehors. Ces
sourires enfermaient l’artiste dans un minuscule bout de territoire. Alors que Zigor
fait partie des grands artistes du monde, avec Henry Moore et Barbara Hepworth,
un artiste international, moderne, et jamais je ne l’aurais présenté comme
artiste basque, pas plus que Picasso comme artiste français ou Dali comme peintre
catalan.
Quand Brigitte m’a présenté à Claude Olive, maire d’Anglet, il m’a
serré la main, en souriant. Je lui ai dit mon nom et j’ai ajouté, je milite
activement contre les dérives identitaires au Pays Basque. Il a continué de
sourire.
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