Et
maintenant la question des exilés.
En effet, il
y a les prisonniers, et puis les exilés. Ceux qui ont fait partie d’une
organisation terroriste, ETA ou Iparetarrak, et qui plutôt que de se présenter
devant un tribunal pour être jugés, sont partis à l’étranger depuis des années.
Parfois depuis des dizaines d’années. Certains ont refait leur vie. Ne veulent
pas revenir. D’autres voudraient revenir comme touristes, revisiter les lieux
de leurs crimes, parcourir dans les cimetières les tombes de leurs victimes,
partager une manifestation avec les artisans de la paix, être interviewés par Mediabask, prendre la parole au Forum
social. Ils ne peuvent pas, car ils risquent d’être arrêtés et d’être jugés
pour activités terroristes en bande
armée.
Donc le
Forum social, pas les artisans de la paix, chacun son rôle, lance une campagne
pour le retour des exilés, qui sera reprise ensuite par les artisans de la
paix, qui sera reprise ensuite par les élus de la République, par les maires, par
le président du conseil d’agglo et une grande manifestation à Bayonne demandera
que la paix soit enfin assurée et définitive quand le dernier exilé pour
activités terroristes pourra librement visiter le musée de la terreur à
Vittoria.
Mais pas
trop vite. Une étape n’est pas une maison, elle ne doit pas être brûlée. Pour
le moment, les lessiveurs de mémoire veulent obtenir le rapprochement des prisonniers
basques condamnés pour activités terroristes en bande armée. En haut ça traîne. Ils disent, au cas par cas,
selon le droit commun. Les patriotes tiquent. Le droit commun, pour nos héros ?
Être traité comme un violeur ou un braqueur de banque ? Comme un
trafiquant de drogues ? Ils sont
obligés d’accepter, en soupirant, car sinon ils risquent de perdre l’appui des
idiots utiles. Puis, disent-ils en haut, avant de rapprocher les criminels, ils
devront consulter leurs victimes, les familles. Les patriotes sursautent. Mais
ils doivent encaisser, sinon, ils vont perdre le soutien de blanchisseurs
pacifiques.
Dans les
états-majors, ça discute. Tu as vu en Corse, l’Elysée refuse le rapprochement
des prisonniers et l’officialisation de la langue, ils répondent par une grosse
manifestation. Tu ne crois pas que c’est le moment d’organiser un grand
rassemblement à notre tour. Sur la langue ? Non, sur le rapprochement des prisonniers
basques condamnés pour activités terroristes en bande armée. Et sur le retour des exilés. Non, il faut
attendre. La Catalogne et la Corse, ça fout la trouille à nos amis modérés. Patience.
Pour faire
patienter les patriotes, le conseil d’agglo vient de voter une subvention de
250 000 euros au conseil de développement du Pays Basque, qui a tant œuvré
pour que se réalise l’agglo basque, et qui normalement devrait se dissoudre
mais veut continuer et récolte une belle subvention en attendant le retour des
exilés.
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