Si
vous définissez un Juif par sa langue (le yiddish) et sa religion, il n’y a
presque plus de Juifs en France. Si le vous définissez par le territoire, la
majorité des Juifs n’a pas de territoire et n’habite pas Israël. Par son
soutien au sionisme ? Minoritaire. La circoncision ? Une définition
qui exclut les femmes, et inclut la majorité des Musulmans et un grand nombre
de Nord-américains. Le sang ? Trop de mariages mixtes. Si vous définissez
un Basque par sa langue, la majorité des Basques ne la parle pas. Par son
territoire ? Il y a plus de Basques qui vivent en dehors des frontières
basques qu’à l’intérieur. Par son
soutien au nationalisme ? Il est minoritaire. Par son rhésus négatif ?
Il ne reste plus grand monde.
Il
faut donc trouver d’autres définitions. Ou plutôt admettre qu’une définition
est impossible. Toutes les définitions excluent.
Je
propose deux définitions non-excluantes :
La
première : Est Juif ou est Basque celui qui se définit comme tel. Chacun
décide et j’aimerais bien rencontrer quelqu’un qui me dise : non, tu n’es
pas basque. Au nom de quoi ? La langue, le territoire, le nationalisme ?
Le rhésus non négatif ?
La
seconde : Est Juif ou Basque celui qui se pose la question « qu’est-ce
qu’un Juif » ou « qu’est-ce qu’un Basque ». Si vous vous posez
la question « qu’est-ce qu’un Juif », vous êtes Juif. Si vous vous
posez la question « qu’est-ce qu’un Tchéchène ? » vous n’êtes ni
Juif ni Basque. Vous êtes tchétchène. La question « qu’est-ce qu’un
Irlandais » vous accorde l’identité irlandaise.
Donc,
si je me pose la question « qu’est-ce qu’un Basque ? » et que je
réponds « je suis basque », je suis deux fois basque, parce que je me
pose la question et parce que je décide de l’être.
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