lundi 8 janvier 2018

il faut imaginer le sparadrap heureux


Il faut imaginer le sparadrap heureux



Loïc Corrégé m’appelle pour m’empêcher de parler « au nom de la République en marche » sur la question de la langue basque. J’avais annoncé que j’interviendrai au cinéma le Royal dans une réunion sur la langue basque pour préciser la position de l’Elysée et de Matignon sur les langues régionales. Pas d’officialisation.

Loïc me dit que je ne suis pas le porte-parole de la République en marche et je n’ai pas le droit. Je réponds que j’ai le droit, et même le devoir, de défendre la position de notre gouvernement. Non je n’ai pas le droit.

Je lui ai dit, tu te rends compte si Emmanuel Macron, à qui on disait qu’il n’avait pas le droit de fonder un nouveau mouvement, avait obéi, il ne serait pas à l’Élysée aujourd’hui. C’est un exemple à suivre d’initiative citoyenne.

Je lui dis que grâce à mes interventions interdites, une délégation composée de citoyens engagés et de deux élus, Vincent Bru et Max Brisson, iront en janvier prendre contact avec les associations de victimes. Je n’ai pas le droit de m’engager ainsi. Je ne suis pas le porte-parole de la République en marche.

Mais la République en marche ne s’est engagée sur la question  basque que pour soutenir la manifestation du 9 décembre où les élus de la majorité défilaient derrière une pancarte « nous les voulons à la maison », c'est à dire qu’ils demandaient l’amnistie des prisonniers basques condamnés pour activités terroristes en bande armée.  Ils avaient le droit ? Les revendications de cette manifestation étaient en totale opposition avec le gouvernement de la République en marche. En m’opposant à cette manifestation et à ce soutien, je me trouvais de fait le porte-parole de la République en marche.

Mais je n’ai pas le droit.

Je déclare donc qu’il y a deux porte-paroles de la République en marche sur la question basque : ceux du département, des opposants à la politique gouvernementale. Et moi, qui soutiens le gouvernement.

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