Donc voilà une nouvelle
année qui commence. Tant que frémit une irritation, tant que tremble un espoir,
tant que bat le sang, tant que le repli sur la personne ne chasse pas le monde
et ses tourments, tant que le caillou dans la chaussure ne remplace pas la
douleur du globe, tant que l’absence de sel sur la friture ne chasse pas les
disettes, il vaudra la peine de se lever tôt matin.
La lutte contre les assignations sociales et culturelles, la
lutte pour plus d’égalité des chances, pour plus de générosité, pour plus de
justice et de solidarité rencontre ces deux fléaux : le repli identitaire
et la négation des frontières par la finance mondialisée.
Le repli identitaire est un narcissisme collectif. Ce qui est
bon pour la Turquie est bon pour le monde, ce qui est bon pour les Polonais est
bon pour l’humanité, ce qui est bon pour les Corses est bon pour la planète, ce
qui est bon pour les Basques est bon pour le globe. La générosité s’arrête à la
frontière, la redistribution s’arrête aux bassins de rétention.
Le
Pays Basque est un bon terrain d’étude et de formation, car nous y rencontrons
les deux adversaires familiers. Les nantis veulent un Pays Basque sans pauvres,
sans logements sociaux. Les patriotes veulent un Pays Basque sans touristes, un
Pays Basque avec statut de résident qui donnerait accès privilégiés aux
logements et emplois. Les deux s’opposent ou se complètent.
C’est
compliqué ? Si c’est trop compliqué, prenez votre sac et allez chercher
dans le monde un endroit où tout est simple.
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