dimanche 7 janvier 2018

conseils


Il est temps de décider de ne pas donner de conseils, parce que toute une vie de conseils m’a servi de leçon, et si j’ai une leçon à donner, c’est de ne pas donner de conseils. Même si c’est dur.

Si malgré tout, vous ne résistez pas, voici quelques conseils pour donner des conseils. Pour faire la leçon. Premièrement, ne pas donner des conseils à tout le monde. C’est comme donner des conseils à n’importe qui. Quand j’entends la déferlante des conseils imprimés, radiodiffusés, reseauxsocialisés, je me dis que ces conseils ne servent à rien car ils s’adressent à tous, donc à personne. Il faut choisir vos interlocuteurs, ceux qui peuvent vous entendre sinon vous comprendre, réagir, contredire, approuver. Mais surtout pas à tout le monde. Ridicule.

Pour qui a une fibre sociale, solidaire, humanitaire, ne pas donner de conseils à ceux qui ne s’intéressent qu’à eux-mêmes, encore que s’intéresser aux autres peut-être de nature égoïste.

Une fois choisis vos interlocuteurs, réduire vos conseils au possible. Vous n’êtes pas un rêveur de l’impossible, un prophète du Grand Soir suivi d’un morne matin, vous n’êtes pas un charlatan, un guérisseur, un gourou. Contre la fièvre des grands rassemblements, conseillez le vaccin qui donne à l’enfant une vie de merde ou de bonheur. Le vaccin ne prédit pas,  il  permet. Il donne le choix. Voilà le bon critère : donner des conseils qui ne vont pas transformer la vie, mais seulement permettre de choisir entre différents domaines, de vous dégager des assignations de sexe, d’ethnie, de quartier, de naissance…

Ce que j’apprécie chez Macron, c’est cette absence totale de rêve, d’enthousiasme, d’élans collectifs, mais la construction de possibles. Construction parfois terne, mais une main qui tire du bourbier des déterminismes.

Cette politique est l’équivalent de ce qu’on appelle en toxicomanie la réduction des risques. Difficile d’empêcher le recours aux drogues, mais on peut distribuer des seringues propres. On peut soigner les abcès. Pour qui se tape la tête contre les murs, les matelasser.

Mieux vaut la réduction des risques que les risques de réduction.


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